Le pays de Galles terrasse la Belgique et rejoint le Portugal en demi-finale

Le pays de Galles a créé la sensation en battant la Belgique lors des quarts de finale de l’Euro (3-1), ce vendredi soir au Stade Pierre-Mauroy. En demi-finale, le pays de Galles sera opposé au Portugal.

 

Le match : 3-1

L’affrontement entre le pays de Galles et a Belgique (le film du match) a vite fait oublier la frustration relative au quart Portugal – Pologne, qui avait fini par devenir d’un ennui total jeudi. Gallois et Belges ont immédiatement animé la rencontre dans un stade Pierre-Mauroy festif, et l’issue incroyable a rajouté du piquant à la rencontre. La Belgique, qui se présentait avec le onze titulaire le plus jeune de son histoire dans une grande compétition – 24 ans et 242 jours de moyenne d’âge (plus jeune onze à débuter dans un Euro depuis celui de la Yougoslavie en 1968) – a rapidement mis la pression sur le but d’Hennessey.

Le gardien gallois a d’ailleurs été le premier à briller, en repoussant une frappe à bout portant de Carrasco (7e). Dans la continuité de l’action, Meunier puis Hazard ont à leur tour cadré leur frappe, mais les défenseurs gallois, héroïques, ont repoussé. La Belgique, incisive, n’a pas patienté bien longtemps pour se remettre de cette première émotion. Nainggolan a trompé Hennessey à la 13e minute (voir par ailleurs) pour récompenser la bonne entame.

Les Gallois, réveillés par ce but encaissé, ont alors mis le pied sur le ballon. Le bloc belge a été mis en danger une première fois quand Taylor depuis le point de penalty a fait briller Courtois (26e), superbe sur sa ligne. L’exploit du gardien belge a vite été oublié. Le capitaine gallois Ashley Williams a arraché l’égalisation sur corner à la demi-heure de jeu. Après une mauvaise appréciation de Jordan Lukaku sur le corner de Ramsey, Williams a placé une tête puissante près du poteau droit, déserté par De Bruyne (30e).

Au retour des vestiaires, Romelu Lukaku (48e) et Hazard (50e) ont manqué de redonner l’avantage aux Diables Rouges. C’est finalement le Pays de Galles  qui a pris les devants, sur un but de Robson-Kanu, servi idéalement par Ramsey, double passeur décisif (55e). Alors que la Belgique a tenté de revenir, basculant souvent dans la précipitation, les Gallois, superbes en contre, ont fini par faire le break, quand Vokes a catapulté de la tête un centre de Gunter (86e). Les Gallois, dont la meilleure performance dans un grand tournoi était un quart de finale de Coupe du monde en 1958, peuvent continuer à rêver. Face au Portugal le 6 juillet, Bale et sa troupe chercheront un nouvel exploit.

Le fait : Le coaching perdant de Wilmots

Marc Wilmots a décidé de modifier son dispositif à la mi-temps, en faisant entrer Fellaini au milieu, à la place de Carrasco. L’objectif était de densifier le milieu des Diables Rouges, après les nombreux espaces laissés durant la première période. Mais le pari s’est avéré perdant. La sortie de l’attaquant de l’Atlético Madrid a réduit les solutions offensives de la Belgique, et Fellaini n’a pas rempli son rôle.
Le joueur de Manchester United a multiplié les mauvais choix, et a peiné à trouver sa place au milieu, perdu entre la récupération et l’attaque. Il n’a en rien enrayé les contre-attaques galloises, et a semblé très fébrile. Il a reçu un avertissement dès la 59e minute pour une semelle volontaire sur Bale, et a frisé à plusieurs reprises l’expulsion.

Le bijou : le missile de Nainggolan

Radja Nainggolan a rejoint Romelu Lukaku au classement des buteurs belges dans cet Euro (2 réalisations). Le milieu de la Roma, déjà auteur d’une frappe impressionnante contre la Suède, a récidivé, avec encore davantage de puissance. Sur un service en retrait d’Hazard, «Ninja» a déclenché un tir terrible de près de 30 mètres. Le pauvre Hennessey n’a pu qu’effleurer le ballon, surpuissant. Sa réalisation ne détrônera pas celui de Shaqiri au moment de choisir le plus beau but de la compétition, mais complète sa collection de frappes lointaines. On se rappelle notamment de ce tir soudain contre la France en amical en juin 2015.

Le joueur : Hal Robson-Kanu, encore décisif

L’Euro a d’ores et déjà changé  le destin d’Hal Robson-Kanu, modeste attaquant de Reading (D2 anglaise), dont le contrat s’est terminé jeudi. Entré à la 71e minute lors du premier match des Gallois contre la Slovaquie, il avait été le héros de la partie en arrachant le succès d’une frappe assurée (81e). Il a de nouveau endossé le costume de sauveur contre la Belgique, avec un but qui marquera les mémoires, pour assommer la Belgique.

Servi par Ramsey, il a effectué un mouvement sensationnel pour mettre trois adversaires dans le vent avant d’ajuster Courtois du gauche. Un dribble derrière la jambe magnifique que Cruyff n’aurait pas renié. Chris Coleman a longtemps hésité à titulariser l’attaquant de 27 ans, en balance avec Sam Vokes. Le technicien gallois a finalement vu juste. Et Robson-Kanu a doublé son compteur but en sélection en moins d’un mois. Depuis sa première sélection en 2010, il n’avait marqué que deux fois avant d’arriver en France ! Il est sorti à la 80e minute, ovationné par les supporters gallois.