NoëL 2016 : Les voeux d’Aliou Cissé…

Une infirmerie vide. Gervinho, Belhanda, Bolasie, Boudebouz… la liste de joueurs majeurs qui vont manquer la CAN n’est sûrement pas encore complète. Surtout que la Coupe d’Afrique arrive toujours à un moment délicat pour les footballeurs : juste après une petite trêve et un match de coupe pour la plupart ou après 3 matchs en une semaine pour les «Anglais». Alors, à l’heure actuelle, tous les sélectionneurs croisent les doigts pour être épargnés. Cissé ne fait pas exception. Le coach des Lions sait combien la blessure de Sadio Mané juste avant la CAN 2015 a porté préjudice à son prédécesseur Alain Giresse.

Lui qui n’aime pas tripatouiller son onze de départ prie forcément pour que toute sa troupe arrive au complet au Gabon et que le Dr Fedior y passe un mois tranquille. Que les deux «K» de sa défense centrale n’aient plus à se plaindre de leur genou. Que Kouyaté ne se plaigne plus de l’aine. Que les adducteurs de Sadio arrêtent de siffler. Que Keita ne ressente plus de douleur à sa cheville. Que Moussa Sow ne souffre plus du dos. Et que Mame Biram Diouf soit bien dans sa peau.

L’efficacité et la solidité des éliminatoires. Depuis son arrivée sur le banc de l’équipe nationale en mars 2015, Aliou Cissé affiche un bilan statistique plutôt très intéressant. En 15 matchs sous sa houlette, les Lions ont gagné 11 fois, perdu 3 fois (2 matchs amicaux) et concédé le nul une fois seulement (en éliminatoires du Mondial à Madagascar 2-2). Plus impressionnant encore, la troupe de Cissé a marqué à tous ses matchs officiels (21 buts en 10 rencontres) et réalisé 6 clean sheets. Des statistiques qui ont hissé le Sénégal à la 1^ère place du classement FIFA.

Durant les éliminatoires de la CAN 2017, Sadio et compagnie ont fait le plein de points en n’encaissant que deux buts dont 1 sur penalty. Alors le sélectionneur souhaiterait garder la même efficacité et la même solidité. Il sait d’ailleurs qu’il faut être solide pour aller loin dans une compétition comme la CAN. En 2002, les Lions n’avaient pris qu’un but durant tout le tournoi. C’était en demi-finale face au Nigeria.

Trouver de bons latéraux. Il a trouvé le problème dans la Tanière. Il perdure depuis la retraite de Ferdinand Coly et les blessures à répétition d’omar Daf. Et en 22 mois, Cissé n’a pas encore trouvé la solution. À chaque sortie des Lions, ses latéraux (surtout le côté droit) sont les plus critiqués. Saliou Ciss a montré de très bonnes choses offensivement contre la Namibie (2-0) mais n’a pas toujours été exempt de reproches sur ses replis défensifs comme face à l’Afrique du Sud (1-2). Et Lamine Gassama a rarement fait le poids. Aliou aurait voulu avoir youssouf Sabaly comme cadeau de Noël mais le joueur de Bordeaux qui ne ferme pas la porte se fait encore désirer (jusqu’à russie 2018 ?).

Avoir un Momo diamé au niveau. L’histoire entre Mouhamed Diamé et Aliou Cissé a démarré aux jo de Londres 2012. Alors que les premiers joueurs de plus de 23 ans contactés (papiss Cissé, Dame Ndoye) déclinent diplomatiquement, le joueur qui venait de signer à West Ham exige de son nouveau club de jouer avec sa sélection olympique d’abord. Le brassard autour du bras, Diamé couve bien les jeunes espoirs sénégalais. Un patriotisme et un comportement exemplaires durant le tournoi qui ont marqué les fédéraux et le staff technique dont Cissé, adjoint de Karim Séga à l’époque. Et depuis qu’il a pris les commandes de la sélection, Diamé est systématiquement invité quand il est valide.

Même quand le milieu offensif reconnaît et s’interroge sur «ses performances pas à la hauteur». Pas de souci, c’est à lui le poste de milieu offensif derrière l’attaquant. Alors forcément pour fermer la bouche à tous ses détracteurs, Aliou voudrait avoir un Momo au top de sa forme comme lors de ses premières sorties avec les Lions. Tant pis pour ses concurrents directs Henri Saivet, pape Alioune Ndiaye, pape Kouli Diop, younousse Sankharé…

Retrouver un buteur régulier. Il y a eu d’abord Moussa Konaté comme buteur providentiel (6 buts avec Cissé). L’attaquant du FC Sion a marqué 4 fois lors des 3 premières sorties avec Cissé. Puis il est rentré dans les rangs.

Buteur ensuite contre Madagascar (3-0) et Niger (2-1), il n’a plus trouvé le chemin des filets depuis 5 rencontres. Après lui, il y a eu Mame Biram Diouf, auteur de quatre réalisations en 6 matchs entre septembre 2015 et juin 2016 mais muet depuis 3 matchs. Des coups d’arrêt qui pourraient effrayer le sélectionneur désireux sûrement d’avoir un sniper régulier au Gabon pour faire tomber un à un les gibiers. Moussa Sow ? Pourquoi pas. L’acrobate est actuellement en forme avec le Fener et a marqué lors de son seul match officiel disputé avec Cissé. Et il est dans les sélectionnés probables à la CAN, le seul qui a marqué durant les deux précédentes éditions disputées par le Sénégal en 2012 et 2015.

Conjurer le sort à la CAN. Algérie et pays organisateur ont toujours été synonymes de fin d’aventure pour le Sénégal. En Coupe d’Afrique, les Lions ont affronté deux fois les Fennecs pour deux défaites et deux éliminations en 1990 et en 2015. Et excepté Caire 1986 où ils ont battu l’Égypte (1-0) en match d’ouverture pour ne pas ensuite sortir du 1er tour, le Sénégal s’est toujours incliné et a, chaque fois, plié bagages quand il a croisé le pays organisateur. C’était le cas pour Algérie 90, Nigeria 2000, Tunisie 2004, Égypte 2006, Guinée Équatoriale 2012.

Dans quelques jours, le Sénégal croisera encore l’Algérie. Alors forcément Cissé a dû demander au père Noël de conjurer le sort face aux Fennecs. Seulement si les Lions sortent de leur poule, ce qui n’est pas arrivé depuis 10 ans (un autre sort à conjurer), ils pourraient croiser le Gabon pays organisateur. Là aussi, il faudra demander au père Noël de vaincre le signe indien. Et comme à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire (Cissé le sait depuis le carton plein des éliminatoires), le sélectionneur ne dirait pas non pour croiser en demi-finale les Éléphants de la Côte d’Ivoire champions d’Afrique en titre. Et enfin, retrouver le Cameroun en finale. Pour une victoire aux tirs au but. Le Sénégal n’a disputé qu’une séance de tirs au but dans l’histoire de la CAN. Et c’était en 2002 face aux Lions indomptables. Cissé, capitaine à l’époque, avait manqué le dernier tir des Lions. Il faut laver l’affront.