Ligue des champions : Les matchs de Liverpool et Manchester City pourraient être délocalisés

Les huitièmes de finale retour de Ligue des champions entre clubs anglais et allemands (Liverpool-RB Leipzig et Manchester City-Mönchengladbach) pourraient, comme les matches aller, être délocalisés.

Le 7 février, lorsque Liverpool a confirmé sur ses médias qu’il affronterait le RB Leipzig en huitièmes de finale aller de Ligue des champions non pas en Allemagne mais en Hongrie, à Budapest (victoire 2-0, mardi), il ne faisait aucun doute pour les Anglais que la deuxième manche aurait bien lieu chez eux. « Le match retour se jouera à Anfield le mercredi 10 mars », était-il écrit sur le site des Reds ce jour-là.

De même, le « programme de rencontres » en ligne de Manchester City donne toujours rendez-vous à l’Etihad Stadium le mardi 16 mars pour le match retour des Citizens contre un autre club allemand, Mönchengladbach, après un match aller également délocalisé à Budapest (victoire 2-0, mercredi).

Mais est-ce si sûr ?

En réalité, les mêmes causes – la crise sanitaire et les restrictions de circulation qui en découlent en Europe – pourraient produire les mêmes effets : une délocalisation des matches retour prévus en Angleterre, à l’image de ceux qui devaient avoir lieu à l’aller en Allemagne. Les premiers matches avaient dû être relocalisés en raison de l’interdiction, depuis le 11 janvier, de tout vol vers l’Allemagne en provenance des pays, dont le Royaume-Uni, présentant une forte propagation de variants très contagieux du coronavirus.

Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, après le match aller contre Leipzig à Budapest : « Je ne serais pas surpris si nous revenions ici »

Les 10 et 16 mars, les Allemands pourraient certes se rendre en Angleterre – l’Allemagne ne figure pas sur la liste britannique des 33 pays à risque -, mais ils seraient tenus d’observer une quarantaine de dix jours au retour, conformément aux obligations en vigueur à ce stade dans leur pays. Ce qui paraît impossible, à moins que la quarantaine allemande ne ressemble à celle, de dix jours également, imposée aux clubs anglais de retour cette semaine du continent, laquelle n’interdit ni les entraînements ni la participation aux matches de Championnat.

Les acteurs ont eux-mêmes des doutes sur la tenue des matches dans leur lieu prévu. « Je ne serais pas surpris si nous revenions ici », avait ainsi lancé Jürgen Klopp, l’entraîneur des Reds, après la victoire contre Leipzig à Budapest. Le technicien sait de quoi il parle : de nationalité allemande mais résident britannique, les restrictions l’ont empêché d’assister aux obsèques de sa mère en Forêt Noire début février.

Au club recevant de trouver un nouveau lieu (règlement UEFA)

Selon le site The Athletic, pas moins de huit stades dans six pays différents – dont toujours la Puskas Arena de la capitale hongroise – sont envisagés comme solution de repli par Liverpool si les équipes allemandes étaient empêchées par les restrictions de déplacements. Selon le règlement spécial pandémie de l’UEFA, il revient en effet au club recevant de trouver une solution alternative « si des restrictions sont imposées au club visiteur par les autorités nationales ou locales de son pays concernant ses déplacements pour se rendre au match ou en revenir ».

Dans ce cas, détaille l’instance, « le club recevant est tenu de proposer un stade de remplacement adéquat », c’est-à-dire « sans que les déplacements du club visiteur ne soient soumis à des restrictions dans un sens ou dans l’autre ». En clair, il faudrait que les équipes allemandes puissent rentrer à la maison sans subir de quarantaine dure. Les clubs ont jusqu’au 1er mars (lundi) à minuit pour prévenir l’UEFA d’une restriction de déplacement.

Le cas de Chelsea est différent. Son huitième aller contre l’Atlético de Madrid a été délocalisé à Bucarest (victoire 1-0, mardi) en raison des mêmes restrictions frappant les vols vers l’Espagne en provenance du Royaume-Uni, mais comme l’Atlético pourra rentrer normalement en l’absence de quarantaine en Espagne, l’UEFA a maintenu Stamford Bridge comme théâtre du match retour le 17 mars.

« La seconde manche du huitième de finale de Ligue des champions entre Chelsea et l’Atlético se déroulera comme prévu, sans qu’il soit nécessaire de changer de lieu », nous a confirmé l’instance européenne ce vendredi.

« Deux poids, deux mesures »

Cette décision, déjà connue des clubs concernés depuis quelques jours, aurait provoqué l’ire des Espagnols. Selon Mundo Deportivo, l’Atlético se plaindrait en interne d’un « défaut d’égalité » et d’un « deux poids, deux mesures », en regrettant de devoir tenter de se qualifier sur la pelouse des Blues après avoir joué l’aller sur terrain neutre.

Le même scénario a bénéficié à Tottenham qui a joué son seizième de finale aller de Ligue Europa à Budapest contre les Autrichiens de Wolfsberger (1-4) et le retour dans son stade de Londres (4-0). Mais tous les clubs anglais n’ont pas eu cet avantage dans la « petite » Coupe d’Europe : Leicester s’est déplacé à Prague contre le Slavia avant de se faire éliminer par les Tchèques en Angleterre (0-0, 0-2), et la confrontation Benfica-Arsenal a été délocalisée deux fois entre clubs de pays classés à haut risque, les Gunners se qualifiant sur le fil au Pirée, en Grèce, jeudi (1-1, 3-2).

Aurait-il fallu, par mesure d’équité, jouer le match retour sur terrain neutre dans tous les cas où l’aller s’était disputé de la même façon ? L’UEFA nous a fait une réponse en forme de rappel à son règlement : « Le lieu des matches n’est changé que s’il est impossible de les jouer à l’endroit prévu en raison des restrictions imposées par les autorités nationales ou locales compétentes ». Consolation pour les équipes concernées en Ligue des champions : les huis clos atténuent l’importance du lieu des matches, ce qui facilitera peut-être les exploits en huitièmes de finale retour, même s’ils sont disputés en Angleterre.

Lequipe