Les enjeux du quart de finale du Mondial entre l’équipe de France et l’Uruguay

Après un formidable huitième face à l’Argentine (4-3), l’équipe de France rêve d’un nouvel exploit contre l’Uruguay, ce vendredi (14h00), qui lui permettrait d’entrevoir une fin de tournoi en apothéose. 

Repasser enfin le cap des quarts de finale

Outre l’incertitude autour d’Edinson Cavani, largement commentée ces derniers jours, la principale question avant ce match consiste à savoir si l’équipe de France parviendra à goûter de nouveau au parfum du dernier carré d’une Coupe du monde. Si les Bleus s’imposent face à l’Uruguay, ils atteindront les demi-finales pour la sixième fois de leur histoire, la première depuis 2006. «On y va étape par étape, a d’emblée prévenu Hugo Lloris, vendredi en conférence de presse. C’est normal qu’on soit un peu euphorique après le match contre l’Argentine (4-3) mais c’est important de garder les pieds sur terre. On fait confiance au coach et au staff, ça n’arrivera pas», a assuré le capitaine tricolore, allusion à un possible excès de confiance.

Après avoir échoué il y a quatre ans au Brésil, déjà en quarts contre l’Allemagne (0-1), l’équipe de France ne veut pas s’arrêter au même stade. Mais a-t-elle aujourd’hui les moyens d’aller plus loin? «C’est difficile de comparer les générations et les années», a évacué Lloris, assurant tout de même que l’actuelle était «talentueuse» et avait gagné en «expérience», malgré son jeune âge. Pour Didier Deschamps et ses hommes, l’équation est simple : il faudra enfin battre un adversaire contre lequel le technicien avait débuté en août 2012 à la tête des Bleus (0-0) et contre lequel ils n’ont jamais gagné avec lui. «Tout peut servir, a conclu le technicien, dont le souvenir de cette confrontation semblait vague, mais chaque match a sa propre vérité.»

Qui pour remplacer Matuidi au milieu ?

Grand absent cette affiche côté français, Blaise Matuidi va manquer aux Bleus. Son expérience et sa hargne n’auraient pas été de trop pour lutter contre la solidité et le vice uruguayens. Sans lui, deux voire trois solutions s’offrent à Deschamps pour débuter. De Corentin Tolisso, la plus probable, à Nabil Fekir, la moins plausible, en passant par Thomas Lemar, l’alternative, les options ne manquent pas. «J’ai d’autres joueurs avec d’autres profils que celui de Matuidi, a expliqué le sélectionneur tricolore. Il y aura une réflexion, mais pas que poste pour poste, aussi par rapport à un système et une animation. Il faudra faire en sorte que l’équipe continue d’être performante et compétitive.» Si le Lyonnais, remplaçant à quatre reprises dans le tournoi, était choisi, cela représenterait une réelle surprise. «Il n’a pas le profil de Matuidi, ni même le poste, a tenté de noyer Deschamps devant la presse. Il n’a pas son volume de jeu non plus, je ne vous apprends rien.» Pourtant la possibilité de le voir au coup d’envoi existe. Le onze de départ aligné face à l’Australie (2-1) l’a montré, le patron des Bleus est capable d’innover.

Comment Griezmann va-t-il se comporter ?

Face à l’Uruguay, Antoine Griezmann sera à la fois en terrain connu mais aussi en situation inconfortable. Ses partenaires à l’Alético de Madrid, les défenseurs Diego Godin et José Maria Gimenez, le connaissent par coeur et l’attaquant devra se montrer le plus malin pour s’en défaire. «On est très content qu’il soit français, a encore répété Deschamps, jeudi. Je ne sais pas s’il a une partie uruguayenne en lui, même s’il a certainement en lui ce don de soi, le fait de faire beaucoup d’efforts quand l’équipe n’a pas le ballon et c’est un plus pour nous. Même quand il est moins bien, il le fait. Il est à l’école de l’Atlético et il n’a pas le choix.» Pour autant, ses liens très forts avec l’adversaire des Bleus ne garantissent pas qu’il va réaliser un grand match. Il l’espère et s’y est préparé. La France n’attend que ça.