Burkina Faso : Kaboré, l’ambition dans le cent

  • Charles Kaboré est capitaine du Burkina Faso
  • Il est le joueur le plus capté de l’histoire des Étalons avec 94 sélections
  • Ses objectifs : atteindre la barre des 100 et participer à sa sixième CAN

Les Étalons n’ont aucun secret pour Charles Kaboré. Avec 94 sélections au compteur, il peut se targuer d’être le joueur le plus capé du Burkina Faso. En 14 ans de carrière internationale, il a presque tout connu avec l’équipe nationale, ayant participé à cinq Coupes d’Afrique des Nations de la CAF, dont une finale en 2013. Mais il risque de ne jamais connaître la Coupe du Monde de la FIFA sous le maillot vert…

« Pour des équipes du calibre du Burkina Faso, l’opportunité de se qualifier ne se présente qu’une fois tous les vingt ans. Et je ne suis pas parvenu à la saisir quand elle s’est présentée à moi », regrette-t-il au micro de FIFA.com, en référence à la défaite, sur le fil, en match de barrage pour Brésil 2014 face à l’Algérie. « Cela reste un immense regret. Ma chance était celle-là. Je ne m’en accorderai pas d’autres. En revanche j’ai beaucoup d’espoir pour le futur de la sélection ».

Sur la route de Qatar 2022, sa sélection a de nouveau rendez-vous avec l’Algérie, mais aussi avec le Niger et Djibouti, lors du deuxième tour des éliminatoires africains. Mais ces échéances pourraient se disputer sans Kaboré : « Le Burkina Faso doit tourner une page. Les joueurs de ma génération ont fait leur temps. On a bien représenté le pays. Une nouvelle et belle génération arrive, il faut la lancer », annonce-t-il.

« Il y a pas mal de jeunes talents burkinabés qui percent un peu partout. Outre Bertrand Traoré (Lyon), je pense à Lassina Traoré (Ajax Amsterdam) ou Edmond Tapsoba (Bayer Leverkusen), pour ne citer qu’eux… Ils peuvent nous amener à la Coupe du Monde, j’en suis convaincu », ajoute-t-il. « Ce sera a priori sans moi, car j’ai fait croix sur ces qualifications. Mais pas sur la sélection ! »

Les Etalons dans le sang

S’il s’épanouit en Russie, au Dynamo de Moscou, club qu’il a rejoint en 2019 après six saisons passées à Krasnodar, c’est avec l’équipe nationale qu’il avoue vivre ses plus grandes émotions. Et, à 32 ans, le milieu de terrain compte bien en connaître quelques autres : « Porter ce maillot a toujours été un rêve, à poursuivre d’abord, puis à vivre ensuite. Enfant, je ne manquais aucun match des Étalons. Aujourd’hui, je continue à savourer la chance de pouvoir en disputer. J’aimerais participer à une sixième CAN, en 2021″.

Le cap est fixé, mais l’ambition du capitaine est compréhensible : c’est dans la reine des compétitions africaines qu’il a connu ses plus grands succès. « La CAN 2013 fait assurément partie de mes meilleurs souvenirs. Notre équipe n’était pas extraordinaire, mais elle compensait par tellement de solidarité… Jouer une finale avec ce groupe, c’était vraiment beau ! », se remémore-t-il. « Je garde aussi en mémoire notre belle prestation à la CAN 2017 ponctuée par une troisième place. Là, on avait gagné les matches avec la manière ! »

Ces deux performances restent d’ailleurs les meilleures de toute l’histoire des Étalons. Autant dire que Kaboré, leader de cette génération, a d’ores et déjà sa place dans le panthéon du football burkinabé. Mais son nom pourrait bien s’inscrire un peu plus dans la légende dans les quelques mois qui suivent : « Aucun joueur burkinabé n’a encore jamais atteint les 100 sélections. C’est un objectif qui me plaît. Je vais tout faire pour le réaliser », conclut-il.