Brésil : Polémiques autour du maillot auriverde

Accusant les partisans du président brésilien Jair Bolsonaro d’usurper et de salir le maillot national, des opposants militent pour que la Seleção retrouve ses couleurs originelles blanc et bleu.

La sélection nationale brésilienne pourrait-elle abandonner le maillot auriverde, la tenue iconique sur laquelle elle a brodé ses 5 étoiles de Championne du monde ? Cette idée peut paraître farfelue de ce côté-ci de l’Atlantique mais elle est ardemment défendue par les opposants au président Jair Bolsonaro, ulcérés de voir les partisans du chef de l’État défiler avec le maillot iconique de la Seleção lors des manifestations de soutien au pouvoir, comme le raconte The Guardian.

« Nous sommes dans une situation effroyable avec un gouvernement horrible qui a volé notre drapeau », explique le journaliste et écrivain João Carlos Assumpção. L’auteur de Deuses da Bola (Les Dieux du ballon), ouvrage de référence sur l’histoire de la Seleção, milite pour que la sélection brésilienne adopte son maillot originel blanc à parements bleus, abandonné en 1950, après le traumatisme provoqué par la défaite contre l’Uruguay (1-2). « Nous devons porter du blanc et du bleu afin de nous différencier de Bolsonaro », soutient l’écrivain.

Cette initiative ne fait pas l’unanimité parmi les opposants à Bolsonaro. Figure du journalisme sportif brésilien, Juca Kfouri a ainsi déclaré comprendre le courroux provoqué par « l’usurpation » du maillot totémique mais le septuagénaire ne se résigne pas à le voir confisqué par un mouvement politique.

La Confédération brésilienne ne souhaite pas « émettre d’opinion »

« Vous ne pouvez pas laisser les escrocs voler vos affaires les plus personnelles », estime-t-il, notant qu’il ne renoncerait pas aux couleurs du Brésil, comme il n’y avait pas renoncé lorsque la dictature militaire (1964-1985) se les était appropriées.

Pour l’instant, la Confédération brésilienne de football (CBP) observe de loin les débats et s’est contentée de dire qu’elle « ne souhaitait pas émettre d’opinion » sur le sujet, rapporte The Guardian.