Trois questions sur la Coupe d’Afrique des Nations 2019

Avant le match d’ouverture, entre l’Égypte et le Zimbabwe, ce vendredi (22 heures), voici trois questions sur la compétition.

Pourquoi se dispute-t-elle en juin ?

Tout au long de son mandat (29 ans), Issa Hayatou, l’ancien président de la CAF, s’est refusé à faire des concessions aux clubs européens. Il s’agissait pour lui d’un combat à mener, quasiment politique, dans les relations sportives Nord-Sud. Cette position a toutefois fragilisé les joueurs qui se trouvaient sous la pression immense de leurs employeurs ces dernières années. Onana a ainsi zappé l’appel du Cameroun, il y a deux ans au Gabon, par crainte de perdre sa place de numéro un de l’Ajax. Un exemple parmi des dizaines.

Et combien d’équipes ont refusé de recruter des Africains de peur de voir ces hommes s’en aller un hiver sur deux ? La première mesure de Ahmad a donc été d’offrir aux footballeurs l’occasion de disputer la CAN sans le moindre souci. Cela peut créer d’autres problèmes, atmosphériques notamment (saison de pluies dans certains pays, chaleur extrême dans d’autres…) mais cette décision a été très appréciée par les acteurs du jeu. C’était le but.

Pourquoi être monté à 24 équipes ?

Comme la FIFA, qui veut augmenter le nombre de participants pour sa Coupe du monde en 2026, ou l’UEFA avec son Euro, la CAF s’est mise au goût du jour en passant de 16 à 24 qualifiés. Cette décision, aussi électoraliste, doit permettre aux petites nations de découvrir cette compétition mais cela risque d’abaisser un niveau global déjà pas si élevé.

Autre souci : les règles du jeu ont été changées au milieu de la partie. Ce choix a été ainsi pris lors d’un symposium sur le foot africain à Rabat en juillet 2017 alors que le Cameroun (qui récupérera l’épreuve finalement en 2021) était censé organiser une CAN à 16…

Quelles équipes sont les favorites ?

L’Égypte, à domicile, sera très difficile à bousculer. On se souvient de la pression du public sur les équipes en 2006, ou le temps mis par le car ivoirien pour rejoindre le stade le jour de la finale… Salah, l’homme clé, doit offrir le titre à un peuple qui l’attend comme un héros. Sadio Mané, son camarade de Liverpool, compte bien lui piquer la vedette. Le Sénégalais mènera le groupe le plus complet du tournoi. Avec l’arrivée d’Édouard Mendy dans les buts, les Lions de la Teranga possèdent un axe très fort (Mendy, Koulibaly, Gueye, Mané) mais le Sénégal n’a jamais rien gagné sur le continent. Est-ce le bon moment ?

Le Maroc se détache aussi comme l’une des forces vives de cette épreuve. Avec Hervé Renard, à sa tête, le spécialiste de la CAN (2 succès avec la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire en 2015), les Lions de l’Atlas possèdent un effectif expérimenté et un homme comme Ziyech capable de tout.

Ce sont les trois équipes phares sur le papier. Mais l’histoire des CAN se décline souvent avec des surprises. Alors la Tunisie de Giresse (Khazri, Sliti, Msakni), l’Algérie de Belmadi (Marhez, Brahimi, Bensebaini, Delort…), le Cameroun, champion en titre, le Nigeria de Rohr (Obi Mikel), les Ivoiriens d’Aurier (Pepe, Cornet, Zaha, Bony…), ou le Ghana de Dédé Ayew, entre autres, rêvent aussi au titre. Il y aura de la concurrence et il faudra avoir la capacité de disputer sept matches de haut niveau dans des températures étouffantes. La récupération sera l’une des clés du succès.