Symposium de la CAF sur le Football Féminin en Afrique : Discours du President de la CAF

Madame La Secrétaire Générale de la FIFA,

Madame la Première Dame de la République du Libéria

Monsieur (ou Mme ) le Ministre

Mesdames et Messieurs les membres du Comité Exécutif de la CAF,

Madame et Messieurs les Présidents des Associations Nationales,

Honorables invités,

Mesdames les participantes,

 

Il est pour moi un immense honneur que de présider l’ouverture d’un prestigieux Symposium totalement dédié à la femme, totalement consacré au football féminin.

Je voudrai commencer par remercier très vivement sa MAJESTE le ROI MOHAMED VI, ROI du Maroc qui a accepté de parrainer ce symposium sur le football féminin.

Je voudrai lui redire toute notre reconnaissance, toute notre gratitude pour son soutien indéfectible à la CAF.

 

Après avoir financé en totalité l’organisation du 1er Symposium, sauvé in-extrémis l’organisation du CHAN pour 15 millions, il a accueilli plus de 30 équipes nationales africaines en préparation et aujourd’hui il soutient et parraine ce symposium. Ce qu’il  a fait pour le football africain est dans la ligne de ce qu’il continue de faire en multiples coopérations sur notre Continent.

 

Au moment où il se préoccupe de sa santé, je prie ALLAH le Tout puissant de l’assister…   « Bil Chiffa incha allah ».

 

Mesdames, Messieurs

L’événement d’aujourd’hui met en lumière la femme dans ses choix de vie, ses raisons d’aimer le sport et sa passion pour le football.

 

La CAF est décidée à s’engager dans cette voie. Il s’agit d’un devoir suprême.

Qui peut aujourd’hui nier l’existence d’un mouvement extraordinaire du sport féminin dans le monde ?

Qui peut ignorer cette avancée incroyable des femmes dans tous les domaines de la vie :

sociétale, scientifique, industriel, médical, technologique, philosophique, littéraire, managérial et bien sûr sportif.

L’image de la femme interdite de pratique sportive aux premiers Jeux olympiques à la fin du siècle dernier est bien loin dernière nous.  Heureusement…

 

Car depuis 1928, et leur admission en force aux J.O d’Amsterdam, les femmes ont placé leur combat sur le terrain de

– la performance,

– sur le terrain de l’exploit,

– sur le terrain du spectacle et bien sûr,

– sur le terrain de l’émotion.

 

Et sur tous ces terrains, permettez-moi de vous parler d’une femme africaine à la valeur symbolique exceptionnelle :

 

C’était le 8 août 1984 au Stade Olympique de Los Angeles, une femme africaine de 22 ans s’installe au couloir N° 3, elle porte le dossard 272 et dispute la Finale du 400m-Haies, toute nouvelle épreuve féminine au programme.

 

Elle Bat toutes les favorites et remporte la médaille d’or olympique. Le Monde entier venait de découvrir le visage juvénile de cette femme arabe, musulmane, africaine.

 

Mesdames Messieurs

Je vous demande d’applaudir et de faire un triomphe à Mme NAWAL EL MOUTAWAKIL.

Nawal est parmi nous. Elle préside aujourd’hui les travaux de ce Symposium.

 

Elle est, et restera un exemple pour les femmes africaines pour avoir été championne Olympique, Ministre, Présidente de la Commission des candidatures olympiques, membre du Conseil de l’IAAF, et Vice-Présidente pendant 8 ans du Comité International Olympique.

 

La détermination et la pugnacité de tels exemples ont entrainé un mouvement historique de femmes sportives africaines de très haut niveau.

 

Mesdames, Messieurs,

 

Je prends encore une immense fierté en vous disant que la femme sportive la plus titrée de la planète est africaine, oui AFRICAINE, c’est l’éthiopienne TIRUNESH DIBABA  triple championne olympique en athlétisme et neuf fois championne du monde, record absolu dans le monde.

 

C’est vrai que si l’on parle athlétisme, les championnes africaines  règnent sur le monde. Elles sont nombreuses et leurs noms claquent dans les plus grands palmarès : la mozambicaine MARIA MUTOLA, l’éthiopienne DERARTU TULU, la nigériane MARIA ONYALI, la kenyane CATHERINE DEREBA, l’ivoirienne MURIELLE AHOURE et des dizaines et dizaines d’autres.

 

En football, nous n’avons pas encore de joueuses  capables d’être les égales  de MARTA, de BIRGIT PRINZ, de STEFFI JONES

 

Elles ne vivent la compétition officielle que depuis 1999 et la création de la CAN féminine et aussi de la Coupe du Monde de la FIFA.

 

Au Classement mondial de la FIFA, le Nigéria est 37eme, le Ghana 46eme et le Cameroun 48eme.

 

Oui mais voilà cette réalité est contrariée par les faits :

Nous comptons aujourd’hui  sur le continent africain plus ou moins 62000 pratiquantes.

Dans ce chiffre, tout de même intéressant, il faudra inclure les scolaires et les universitaires dont les compétitions sont autonomes mais irrégulières.

 

L’école et l’université, voici les deux pôles sur lesquels nous devons insister pour populariser la pratique du football parmi les jeunes filles, susciter le désir d’aller vers des clubs vers des associations, vers des organisations officielles.

 

C’est dans ce cadre que nous devrons militer  pour créer l’opportunité de favoriser leur intégration et leur offrir des conditions suffisantes à la pratique régulière.

C’est vrai que nous sommes en Afrique où le poids de nos traditions, l’influence de nos coutumes pèsent sur le contexte de la pratique sportive féminine.

 

C’est vrai aussi qu’il subsiste encore le poids de l’utilisation et l’exploitation du corps de la femme pour la beauté et la maternité comme le reconnaissent encore les scientifiques et les sociologues, mais je préfère observer les autres signes avant -coureurs de la modernité, de la passion et même de la grâce féminine  dans le sport.

 

Qui a pu imaginer un jour que les femmes s’adonneraient à la pratique du Rugby, de la boxe ou de la lutte, disciplines strictement réservées aux hommes pendant un siècle et demi ?

 

Et pourtant, les femmes multiplient les exploits dans ces sports et tordent le coup à tous les préjugés.

 

Sur notre Continent, nous devons décider maintenant de nous engager formellement et sans aucune équivoque en faveur d’une intense promotion du football féminin.

Sous ma Présidence, La CAF est résolument déterminée à

– soutenir la pratique du football féminin de masse,

– encourager les initiatives locales des fédérations

– engager le football dans l’émancipation des femmes.

– stimuler l’adhésion des autorités gouvernementales.

 

Mesdames, Messieurs,

 

Ce symposium existe parce que j’ai pris des engagements clairs lors de ma campagne d’élection à la présidence de la CAF :

Le Football féminin doit :

 

– rattraper son retard,

– mieux s’organiser,

– doit disposer de moyens accrus,

– devra populariser sa pratique.

 

Je vous invite à approfondir la réflexion sur tous les thèmes retenus, à discuter pied à pied, à casser les tabous s’ils se présentaient et enfin à décider d’une ligne de progrès qu’il faudra suivre.

Compte tenu de la composante des participantes, je reste optimiste.

 

Je vous suggère de faire étalage de votre légitimité, de vos connaissances, de votre savoir-faire pour entraîner la Confédération africaine de football dans un vaste mouvement de conquête de nouveaux espaces qui installera le football féminin d’Afrique en droite ligne pour réussir sa mue et développer de nouveaux atouts.

Je voudrai encore vous redire tout le soutien que manifeste le Comité Exécutif de la CAF dans ces assises et les espoirs que vous faites naître dans nos cœurs de voir ce football d’avenir, élever haut l’étendard de sa réussite.

Regardez, chers amis encore une fois du côté de l’histoire, la grande histoire  de l’Afrique avec deux faits particulièrement  marquants :

 

–         l’élection de GEORGE WEAH à la tête de la présidence de la république du Libéria.

Il s’agit ne l’oublions pas de l’apothéose d’un sportif hors normes, le seul africain à avoir gagné le Ballon d’or mondial, et le seul après une fantastique carrière à accéder à la magistrature suprême.

 

–         Le 2eme fait considérable est la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA en 2026. La 2ème candidature africaine en un siècle.

Incontestablement ces 2 faits d’une portée exceptionnelle ont une influence directe sur le mental et la motivation de notre jeunesse.

Avec un tel  impact la jeunesse africaine se sent pousser des ailes.

Elle stabilise ses horizons, ses espoirs.

 

Mesdames, messieurs, chers amis, chers collègues

 

Le football féminin doit aujourd’hui et demain sous votre influence directe prendre un nouvel envol, pour s’engager vers  la réussite, la performance, l’exploit.

 

Un football féminin que plus rien ni personne ne peut plus entraver sur le continent africain.

Je reste, nous restons, confiants dans votre pouvoir de changer radicalement les choses et les faits.

 

Réfléchissez aux nouvelles opportunités,

Pensez à des plans stimulateurs

Cherchez des nouveaux modes opératoires,

Echangez longuement, débattez de tous les sujets,

N’oubliez pas une chose :

 

De ce Symposium devront sortir des résolutions qui s’imposeront à nous tous.

 

Plus que jamais, la CAF reste mobilisée et attentive à vos travaux.

 

Vive la femme Africaine Sportive

Vive le football féminin

Vive la Confédération africaine de Football