Neymar et Coutinho, leaders offensifs du Brésil et amis d’enfance
Les attaquants brésiliens du PSG et de Barcelone se côtoient depuis les sélections de jeunes, il y a dix ans.
La Seleçao est leur refuge commun de toujours. Depuis les U16, Philippe Coutinho et Neymar se retrouvent sous le maillot jaune de l’équipe nationale à défaut d’y parvenir en clubs, où ils se sont régulièrement croisés jusqu’en janvier dernier, quand l’un est devenu avec six mois de décalage le successeur de l’autre au FC Barcelone.
La Coupe du monde rappelle qu’ils sont compatibles, même si l’on attend encore que les deux brillent de concert en Russie. Ce sera peut-être pour ce vendredi face à la Belgique (18h00). Pour l’instant, Coutinho a illuminé le premier tour de la Seleçao. Neymar a réussi son meilleur match en huitièmes de finale contre le Mexique (2-0), un jour où son compère a pour une fois été moyen. Une alternance qui épouse les contours de leurs carrières, jamais complètement synchrones.
C’est un peu ce que l’attaquant du Barça avait rappelé, par inadvertance, lors de sa présentation au Camp Nou en janvier : «Neymar ? Nous sommes des joueurs différents. Neymar est un immense joueur, comme je l’ai déjà dit, mais nous avons des caractéristiques différentes et j’arrive ici pour trouver mon espace.»
En Seleçao, il a fini par le trouver. Toujours dans l’ombre du joueur du PSG. A gauche du milieu à trois, Coutinho profite de sa connexion naturelle avec Neymar et Marcelo. Il est l’exception. Le seul dans l’équipe actuelle qui ne faisait pas partie des plans initiaux de Tite. Un tour de force, donc.
Il n’arrivera rien de tout cela. Après avoir été prêté en 2012 à l’Espanyol Barcelone, Coutinho effectue, depuis janvier dernier, son deuxième séjour catalan, Sa progression a été irrégulière jusqu’à son éclosion à Liverpool, à partir de 2013.
En équipe nationale, c’est bien pire. Il y a pourtant effectué ses débuts dès le 7 octobre 2010, à 18 ans, à Abu Dhabi contre l’Iran. Un match amical gagné 3-0 (buts de Daniel Alves, Pato et Nilmar). Son premier but ? En juin 2015, toujours en amical, face au Mexique (2-0), après avoir disparu quatre ans des radars fédéraux.
Coutinho peine alors à émerger en Europe alors que Neymar, arrivé en 2013 au FC Barcelone, est depuis un moment déjà la référence de la Seleçao. En 2015, personne n’imagine entendre ce que Juan Carlos Osorio, le sélectionneur du Mexique, a osé affirmer avant le huitième de finale de cette Coupe du monde : «Coutinho est le meilleur joueur du Brésil. Il est celui qui fait des différences et nous allons devoir le surveiller.»
Aujourd’hui encore, Coutinho affirme régulièrement son admiration pour le n°10 du PSG : «Neymar est l’idole du football brésilien, le portrait du joueur que je veux être. C’est mon ami.» «Le joueur avec qui j’aimerais jouer à Barcelone, c’est Coutinho», avait répondu ce dernier lorsqu’il était encore catalan. Depuis toujours, Neymar a un comportement de star et Coutinho plutôt une personnalité «low profile». La hiérarchie entre les deux natifs de 1992 reste nette, sauf en tennis de table, un sport que Neymar aimait particulièrement dans sa jeunesse et dans lequel, selon Coutinho, il n’y avait pas vraiment match.