Mondial 2018 : La presse belge confiante avant la demi-finale contre la France
À quelques heures d’une demi-finale de Coupe du monde inédite entre la France et la Belgique, la presse belge affiche sa confiance.
C’est un mardi particulier que l’on s’apprête à vivre entre voisins. L’équipe de France affronte ce soir la Belgique, à Saint-Pétersbourg, en demi-finale de la Coupe du monde. Un derby historique qui peut marquer l’histoire des deux pays : la France vise une troisième finale mondiale dont la saveur reste à ce jour inconnue de nos voisins du Nord.
Inutile de rappeler aux Belges l’enjeux d’une telle confrontation. Ils l’ont bien compris. Dans son édition du jour, le quotidien Le Soir titre «Vivement ce soir !», avec une caricature du dessinateur Kroll montrant les diables rouges, accompagnés du Roi de Belgique, s’attaquant à son adversaire en demi-finale. La France est ainsi représentée par un coq en crampons, tourné en ridicule avec un look grassouillet, des couleurs fades et les cornes du diable au-dessus de la crête. La caricature est également le modèle choisi par le quotidien de Bruxelles, La Capitale, qui titre «La Guerre des goals» en référence à la bande dessinée Astérix. Une manière humoristique de lancer ce duel fratricide.
Jouer une demi-finale de Coupe du Monde est historique pour la Belgique, qui n’avait atteint ce stade de la compétition qu’une seule fois, en 1986, comme le rappelle le rédacteur en chef du journal Christophe Barti dans son édito du jour. Il décrit «un instant qui sera gravé à jamais dans la mémoire de la plupart des Belges», et souligne que «depuis la victoire contre le Brésil, la Belgique entière se dit que l’exploit n’est pas une utopie et que la génération en or dispose des qualités nécessaires (le talent, le collectif, désormais, et le petit brin de chance) pour battre le France et entrer dans l’Histoire du football».
Même son de cloche du côté de La Libre Belgique, qui titre ce mardi «Diables, le jour de gloire est arrivé» avec une illustration de deux billets pour la demi-finale France-Belgique. Un style simple et une manière efficace de dire combien cet événement est important pour le pays de 11 millions d’habitants. Lundi, le journal nous expliquait «Pourquoi ce match France-Belgique sera si spécial» et allait même plus loin, en disant explicitement : «Pourquoi la Belgique ne peut que battre la France». L’article dresse une liste de tous les éléments qui doivent faire pencher la balance en faveur des hommes de Roberto Martinez, avec un argument historique de poids : «Toutes les équipes ayant battu le Brésil pendant le Mondial se sont hissées au moins jusqu’en finale», peut-on lire.
Sur sa une du jour, le journal l’Avenir ironise avec un titre qui n’est pas sans rappeler le parcours des Bleus en 1998, lorsque les hommes d’Aimé Jacquet avaient décroché le Graal. «Les yeux dans les Bleus», titre le quotidien, avec une photo où l’on peut voir en gros plan le regard déterminé de Romelu Lukaku et celui de son coéquipier Eden Hazard, principal atout des Diables rouges durant ce mondial.
Sur le site du journal, le premier article donne clairement le chemin à suivre pour la sélection belge : «Battre les bleus pour s’approcher un peu plus du Graal». L’Avenir revient également sur la place importante occupée par Thierry Henry auprès du technicien national Roberto Martinez «La deuxième belge vie de Thierry Henry», peut-on lire. Le journal ne manque d’ailleurs pas d’évoquer la pointe d’amertume que suscite l’absence de l’ancien attaquant des Gunners du côté français, en affirmant que «L’ancien Bleu pourrait permettre aux petits voisins belges de priver l’Hexagone d’une deuxième étoile. Lui, dont les compatriotes se demandent encore pourquoi il ne se trouve pas aux côtés de Didier Deschamps sur le banc tricolore».
Dans son édition de mardi, Le Soir revient également sur la présence de Thierry Henry sur le banc de la Belgique, et sur les liens fraternels qui unissent les deux pays voisins : «France-Belgique : on vous aime et vous non plus», peut-on lire. Ou encore : «Olivier Giroud a affirmé en conférence de presse qu’Eden Hazard était un peu français. Fallait oser. Il y a aussi Thierry Henry, qui coache les Belges, et on sent que ça vous fait mal», rétorque le journal.
Chez les quotidiens néerlandophones du pays, la confiance est également de mise. «Le match de leur vie», titre De Morgen, quand la Gazet van Antwerpenécrit plus directement : «On va les avoir!», sous entendu, les Français. Et la confiance des Belges ne s’arrête pas là, puisque La libre Belgique a également repris les analyses tactiques de son ancien sélectionneur Marc Wilmots interrogé par RMC. Pour l’ancien coach des Diables rouges, le pouvoir offensif de Kévin De Bruyne and Co est supérieur à celui des Français. «Si la France laisse un espace, elle va se faire tuer», a expliqué le Taureau de Dongelberg. «On a une reconversion qui va à 2000 à l’heure. C’est au milieu de terrain que ça se jouera, un secteur où la France est très forte».