Mondial 2018 – Lewandowski : « Les attentes sont très élevées »

  • Rencontre avec Robert Lewandowski
  • La star polonaise affiche ses ambitions »
  • Les attentes sont très élevées », souligne le capitaine

À 30 ans, l’un des plus grands buteurs du monde s’apprête à disputer sa première Coupe du Monde de la FIFA™. Robert Lewandowski sait qu’il porte sur ses épaules les espoirs de tout un pays, mais cette responsabilité ne semble pas l’inquiéter outre mesure.

FIFA.com a rencontré l’attaquant du Bayern Munich pour évoquer les ambitions de la Pologne, son premier match contre le Sénégal, les attentions dont il pourrait faire l’objet de la part des défenses adverses et ses chances de marcher sur les traces de Grzegorz Lato en remportant le Soulier d’Or adidas.

Robert Lewandowski, vous êtes certainement conscient des attentes des supporters polonais, notamment en ce qui vous concerne. En tant que capitaine et pilier de l’équipe, comment gérez-vous cette situation ?
Vous avez raison, les attentes sont très élevées, mais je ne suis pas le seul concerné ; c’est toute l’équipe qui doit être au rendez-vous. Nous savons que la Pologne est un pays qui croit en ses joueurs. Nos supporters croisent toujours les doigts pour nous mais, en même temps, ils exigent beaucoup de nous. Nous sommes prêts à affronter cette situation. La pression ? Il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Nous avons l’habitude de vivre avec elle et d’en faire abstraction.

Vous avez terminé meilleur buteur des qualifications européennes avec 16 réalisations. Quels objectifs individuels vous êtes-vous fixés en Russie ?
J’ai avant tout l’ambition de bien jouer. Je veux aider mon équipe par tous les moyens, en frappant au but mais aussi en participant aux efforts collectifs. Notre équipe veut aller loin et je sais que, pour ce faire, j’ai un rôle à tenir.

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Vous avez atteint les quarts de finale de l’UEFA EURO 2016. Cette expérience peut-elle vous servir en Russie ?
La Coupe du Monde est le plus grand tournoi de la planète, je ne vous l’apprends pas. Elle se situe un cran au-dessus par rapport à l’Euro. Néanmoins, ce que nous avons vécu en France nous a été très utile car nous avons pu nous familiariser avec l’ambiance d’une grande compétition internationale. Nous connaissons l’envers du décor. Nous savons à quoi nous attendre. Ça devrait nous servir. Mais, bien entendu, la seule vérité se trouve sur le terrain. Si nous voulons réussir quelque chose en Russie, nous devrons élever encore notre niveau de jeu par rapport à l’Euro en France.

Votre préparation pour Russie 2018 est-elle différente de celle que vous aviez suivie en 2016 ?
En ce qui me concerne, la dernière saison a été bien différente de celle que j’avais vécue avant l’Euro. J’ai joué moins de matches [en 2017/18] et je suis donc moins fatigué. J’espère que cette fraîcheur se retrouvera dans mes performances en Coupe du Monde. En outre, nous avons suivi une préparation « personnalisée » cette fois-ci, afin de répondre aux besoins de chaque joueur.

La Pologne s’apprête à débuter son parcours contre le Sénégal. Quels sont les points forts de vos adversaires ?
Les Sénégalais sont redoutables en contre. Quand ils attaquent, ils jouent très vite. Ils ne perdent pas de temps quand ils ont le ballon. Ils foncent vers le but adverse et tirent aussi rapidement que possible. Ils sont vraiment très dangereux.

Vous avez marqué à trois reprises lors des deux dernières sorties de la Pologne, contre le Chili et la Lituanie. Peut-on dire que vous abordez la phase finale en pleine forme ?
On verra bien. Les matches amicaux ne sont pas très importants. Ce qui compte, c’est ce qui va se passer maintenant. Ma soif de buts va devenir de plus en plus forte. J’espère évidemment marquer le plus de buts possible sur la plus grande scène de la planète, la Coupe du Monde.

Un Polonais a déjà remporté le Soulier d’Or de la Coupe du Monde : Grzegorz Lato, en 1974. Avez-vous l’ambition de lui succéder ?
J’essaye de garder les pieds sur terre. Collectivement, nous savons que je vais être suivi de près par les défenseurs, comme c’était déjà le cas en France. Nous nous préparons en conséquence. À ce stade, je ne sais pas encore si j’aurais beaucoup d’occasions. Mais si je monopolise deux gardes du corps, si j’attire les fautes, ça libérera forcément des espaces pour mes coéquipiers. Il faudra qu’ils puissent en profiter. Si quelqu’un d’autre marque, je serais tout aussi heureux. Il n’est pas nécessaire que je sois systématiquement à la conclusion.

En tant que supporter, quels sont vos souvenirs de la Coupe du Monde ?
Mes premiers souvenirs remontent à 1998. Je me souviens du Brésil, de la France… de grandes équipes ! J’étais jeune, mais j’avais adoré ce tournoi. Et puis, bien sûr, il y a eu 2002, avec la participation de la Pologne. Je devais rentrer de l’école plus tôt que d’habitude pour suivre les matches, à cause du décalage horaire. Ça me faisait manquer les deux derniers cours. J’étais à fond derrière la Pologne. J’étais tellement content de voir mon pays impliqué dans un tournoi de cette ampleur. Je m’en souviens encore très bien. Aujourd’hui, c’est à mon tour d’être là.