Mondial 2018 – Les cinq piliers de la forteresse brésilienne !

  • Le Brésil meilleure défense de la Coupe du Monde avec l’Uruguay
  • La Belgique est la meilleure attaque
  • Entretien avec Cléber Xavier, entraîneur adjoint de Tite

 

C’est un débat qui accompagne le football brésilien quasiment depuis la cruelle défaite subie contre l’Italie en 1982. Faut-il pratiquer un jeu séduisant ou bien se contenter du résultat ? Et si les deux étaient compatibles ? Si vous ne suivez pas de près l’équipe de Tite, il suffit de jeter un coup d’œil à ses résultats pour comprendre qu’elle préfère le fond à la forme. En 25 matches disputés sous la houlette de l’actuel sélectionneur, elle n’a encaissé que six buts.

L’un d’eux l’a été pour son entrée en lice, contre la Suisse, sur l’une des cinq frappes que ses adversaires ont cadrées depuis le début de la compétition. Vous avez bien lu : en quatre matches, seuls cinq ballons auraient pu mettre en difficultés le gardien Alisson.

Mais on ne peut pas s’arrêter à cette statistique. Car si cette Seleção défend très bien, elle sait aussi aller de l’avant et conserver le ballon, ce qui correspond à cet équilibre tant recherché par l’entraîneur.

“Notre défense commence avec nos attaquants. On essaie d’apporter notre aide dans ce domaine. Le football devient de plus en plus compliqué et compétitif, comme on peut le voir lors de cette Coupe du Monde, et nous devons nous aussi jouer notre rôle”, explique Willian à FIFA.com. “Mais on essaie aussi de proposer du beau football”.

Pour comprendre comment la Seleção s’y est prise pour parvenir à cette excellence défensive sans renoncer au ballon, nous nous sommes entretenus avec Cléber Xavier, bras droit de Tite, qui l’accompagne depuis 2001. Comme nous l’avons indiqué ici, l’adjoint fait partie des héros (presque) anonymes du Brésil. Loin des projecteurs, il joue un rôle essentiel sur le plan tactique et dans les échanges avec les joueurs.

Chaque fois que Cléber est intervenu en conférence de presse sur le sol russe, il a impressionné les médias internationaux par la qualité des informations données en quelques secondes sur le prochain adversaire du Brésil.

Ce technicien érudit nous a livré les principes-clés qui contribuent à la solidité de ses protégés :

Défense en zone

“Le point de départ, c’est la défense en zone, tant sur les actions que sur les ballons arrêtés. C’est notre base à nous”, explique-t-il. “Grâce à la défense en zone, notre équipe est extrêmement disciplinée, avec à peine neuf fautes par match”.

Pression totale

« La défense est mise en œuvre en trois phases : pressing haut, pressing intermédiaire et pressing bas. Ensuite, nous l’adaptons à nos adversaires, notamment au niveau du pressing haut », souligne-t-il. “Le pressing bas et intermédiaire font davantage partie du système de base”.

Attaquer en défendant

“Notre équilibre fonctionne comme ça : il y a deux moments, un pour créer du jeu et un autre pour défendre. Mais quand l’équipe attaque, elle le fait en se préparant à ne pas être surprise par un contre. C’est ce que nous appelons attaquer en défendant”, affirme-t-il. “De la même façon, en défense, nous faisons le nécessaire pour être prêts à nous projeter à la récupération du ballon”.

Idées claires

Les membres du staff de Tite travaillent ensemble depuis de longues années, ce qui leur a permis de cultiver et de perfectionner leurs systèmes. “C’est quelque chose que nous avons mis au point nous-mêmes, notamment pendant la longue période passée à la tête de Corinthians”, se souvient-il. “Ça avait été notre meilleure période en termes de mise en application de nos idées. Nous avons cette méthodologie, mais il y a également des choses que nous piochons dans certains ateliers. Ce sont des principes simples indépendants de la situation, qui marchent en club et en sélection”.

Communication

Si Neymar joue un dimanche avec le PSG et rejoint la sélection le lundi, dès qu’il arrive au vestiaire et qu’il consulte son portable, il aura un message comportant des images commentées et pourra savoir à quoi s’attendre », détaille l’adjoint. “Nous disposons de joueurs d’un tel niveau qu’ils sont capables d’assimiler très facilement ce qu’on leur demande, même sur une période très courte ».