L’Espagne donne la leçon à l’Italie et prend le pouvoir dans le groupe G

L’Espagne a largement dominé l’Italie (3-0) dans le choc du groupe G de qualification au Mondial. Elle prend trois points d’avance sur son adversaire du soir dans la course à la première place, synonyme de qualification directe.

Le match : 3-0

Les tifosi italiens espéraient revivre samedi soir les émotions de cette belle soirée de juin 2016 quand les Azzurri, sous la houlette d’Antonio Conte, avaient sorti l’Espagne en huitième de finale de l’Euro français (2-0) au terme d’un match plein de maîtrise. Ils ont plutôt vécu un remake de la finale de l’Euro 2012, quand leur équipe avait été dominée dans tous les domaines (0-4) par une Roja au sommet de son art. L’animation choisie par Julen Lopetegui, le sélectionneur espagnol, pour le choc du groupe G de qualification au Mondial 2018, ressemblait d’ailleurs beaucoup à celle qui a permis à son pays de dominer le football mondial au début de la décennie : pas d’avant-centre de métier mais trois attaquants (Marco Asensio, David Silva et Isco) vifs et techniques étirant la défense adverse avec leurs mouvements incessants.

En face, Giampiero Ventura aurait sans doute aimé reconduire la défense à trois installée par Conte, mais la blessure du patron de la défense, Giorgio Chiellini, l’a poussé vers le 4-2-4 qu’il affectionne. Mauvaise idée. L’Italie avait beau compter quatre joueurs à vocation franchement offensive, elle a perdu la bataille du milieu dans les grandes largeurs. Marco Verratti, auteur de nombreuses pertes de balles et éliminé par Isco sur le deuxième but, a confirmé son début de saison difficile mais il serait injuste de mettre sur ses épaules une défaite avant tout collective et tactique.

60 : L’Espagne est invaincue lors de ses 60 derniers matches de qualification à la Coupe du monde. L’Italie n’avait perdu aucune de ses 33 dernières rencontres de qualification au Mondial avant ce soir.

L’Italie n’a pas tout mal fait. Son côté droit, avec un bon Antonio Candreva, s’est montré dangereux et elle aurait pu marquer si David de Gea ne s’était imposé devant Andrea Belotti (22e) et Lorenzo Insigne (48e). Mais le réalisme d’Isco (13e, 40e, voir ci-dessous) a donné à l’Espagne un avantage qu’elle n’a jamais semblé pouvoir perdre avant qu’Alvaro Morata ne scelle la victoire sur un contre (77e). Sans faux pas de la Roja lors des trois derniers matches, elle se qualifiera directement pour la Russie tandis que l’Italie, à trois points et avec une différence de buts moindre, se dirige vers un périlleux barrage. Dans l’autre match du groupe G, la Macédoine a gagné en Israël (1-0).

Le joueur : Isco roi du Bernabeu

Toute l’Espagne du foot attendait de savoir si le public de Santiago-Bernabéu allait tancer Gerard Piqué malgré les appels au calme des Madrilènes Sergio Ramos et Dani Carvajal. C’est finalement un autre Merengue, Isco, qui a rendu le plus grand service au défenseur du Barça : la performance majeure du milieu du Real dans son jardin a complètement éclipsé les sifflets entendus lors des premières touches de balle du Catalan. Auteur d’un magnifique coup franc du droit puis d’un bel enchaînement crochet-frappe du gauche sur ses deux seuls tirs du match, Isco a aussi prouvé par sa justesse dans la construction qu’il était désormais indispensable à la Roja. Il a marqué quatre buts lors de ses cinq dernières sélections.