L’Allemagne bat l’Irlande du Nord et termine première du groupe C

Comme la France, l’Allemagne avait gagné ses deux premiers matches sans vraiment convaincre. Comme les Bleus, la Mannschaft semble avoir trouvé la bonne formule lors de sa troisième sortie. Mais à l’inverse des hommes de Didier Deschamps, qui se sont heurtés à la Suisse (0-0), ceux de Joachim Löw ont su battre l’Irlande du Nord (1-0) grâce à un but de Mario Gomez, titulaire pour la première fois dans cet Euro.

Les décisions tactiques du sélectionneur allemand ont transformé son équipe : la présence dans le onze de départ d’un vrai avant-centre (Gomez) et d’un latéral gauche qui déborde (Kimmich) semble désormais indispensable pour la suite de la compétition. Face à des Nord-Irlandais limités, souvent à six derrière, les champions du monde en titre auraient pu mettre cinq ou six buts de plus s’ils avaient eu de la réussite devant.

Enfin tranchant, Müller a mis une tête plongeante sur le poteau (27e) puis une frappe du droit sur la barre (35e). McGovern s’est également employé. Le gardien du modeste club écossais d’Hamilton a été très solide sur sa ligne. Il a notamment dégoûté un Götze encore bien décevant, remportant ses duels face à lui (12e, 52e). A la 7e, Özil avait aussi échoué face à lui et il a empêché le doublé de Gomez (82e). Si les Nord-Irlandais terminent parmi les meilleurs troisièmes, ils affronteront la France dimanche à Lyon. Inoffensifs, ayant concédé dix grosses occasions, ils semblent à la portée des Bleus.

Mario Gomez a longtemps cru que son histoire avec la Mannschaft était terminée. Ses trois petites sélections glanées entre l’Euro 2012 et novembre 2015 semblaient effectivement sonner la fin. Mais le grand attaquant n’a pas lâché. Impressionnant avec le Besiktas Istanbul, il est revenu dans le groupe allemand depuis un peu plus de six mois.

Pas titulaire lors des deux premiers matches de cet Euro, il a saisi sa chance contre l’Irlande du Nord. Pesant beaucoup plus que Götze en pointe, Gomez a été à l’origine de son propre but puisque c’est lui qui a servi Müller dans un petit périmètre, avant de voir son équipier lui remettre le ballon en retrait. Son but et son influence dans le jeu de la Mannschaft lui ont sûrement octroyé une place dans le onze de départ de Löw pour la fin de cet Euro.

Le vert des maillots des supporters nord-irlandais avait envahi la tribune Auteuil pour ce match face à l’Allemagne. Mais surtout, ce sont leurs chants et les chorégraphies correspondantes qui ont impressionné. Faisant partie du Royaume-Uni, ils ont commencé par un vibrant «God save the Queen» à faire pâlir les Anglais. Capables de chanter le désormais fameux «Will Grigg’s on fire» pendant cinq ou six minutes de suite, enchaînant avec un «Jonny Jonny-Jonny Jonny-Jonny Jonny-Jonny Evans» sur l’air de «No Limits» des 2 Unlimited, ils ont enflammé le Parc des Princes, même après l’ouverture du score adverse.

De quoi faire lâcher le match des yeux. «Nous n’avons jamais vu une telle ambiance dans un stade», nous ont confié plusieurs collègues, pourtant très expérimentés, qui ont sorti leurs téléphones pour filmer les tribunes. Face à des tels supporters, ceux de l’Allemagne n’ont pas existé et ont clairement perdu le match des tribunes.