Un joueur condamné à un mois de prison avec sursis pour un tacle violent

Une condamnation au pénal pour un fait de jeu est rare, mais le juge civil sévit lui de plus en plus contre les joueurs violents.

L’auteur d’un tacle violent lors d’un match amateur en 2014 dans l’Hérault a été condamné mercredi à un mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montpellier, rapporte Midi Libre, jeudi. Le Ministère public avait réclamé quatre mois de prison avec sursis pour ce joueur du club de Gignac qui avait gravement blessé un adversaire de Saint-Thibéry, victime d’une fracture du tibia et d’une fracture ouverte d’une cheville, blessures qui lui avaient valu plus de 240 jours d’incapacité totale de travail. Une condamnation rare.

Le juge a suivi en partie le parquet qui avait estimé que la faute, «les deux pieds décollés du sol», constituait une «véritable agression caractérisée». Absent à l’audience, l’auteur des faits, au casier fourni (huit condamnations dont vol aggravé et vol avec destruction), avait expliqué lors de son audition qu’il n’avait pas l’intention de faire mal. L’affaire n’en restera pas là. Elle devrait se prolonger au plan civil, ce qui est de plus en plus fréquent.

La justice civile a le dernier mot

Dans un autre cas du même type jugé l’an dernier en Auvergne, un joueur blessé intentionnellement (agression volontaire, tibia brisé) a vu son affaire classée au pénal mais il a obtenu gain de cause au civil, en première instance devant le TGI de Clermont-Ferrand, comme devant la Cour d’appel de Riom le 29 novembre 2017. Le joueur-tacleur, son club et l’assureur de ce dernier, ont été condamnés solidairement à payer au joueur-victime des dommages et intérêts de 24 463,70 €. Ils ont été également condamnés à verser à la Caisse primaire d’assurance-maladie du Puy-de-Dôme la somme de 20 640,92 €.

La Cour d’appel a estimé, malgré le classement sans suite de la plainte et les sanctions disciplinaires déjà prononcées par les instances (suspension de 12 matches), que les faits ouvraient droit à réparation. Commentaire de Me Thierry Granturco, avocat spécialiste des affaires sportives : «Quoiqu’en pense la FFF, quoiqu’elle dise et même si le Ministère public décide de ne pas poursuivre, une affaire n’est pas terminée tant que le juge civil ne s’est pas prononcé. Et la justice finit toujours par rattraper le joueur-tacleur