Insultes, crachats et polémiques : les dérapages de Lionel Messi
Expulsé contre le Chili (2-1) samedi, en Copa América, Lionel Messi a dénoncé « la corruption » de la Confédération sud-américaine de football. Réputé placide, le quintuple Ballon d’Or France Football sait aussi se montrer turbulent
« On en a marre […], de la corruption, des arbitres et de tout ce qui gâche le spectacle, parce qu’on ne doit pas faire partie de cette corruption, de ce manque de respect. » À l’issue du match pour la 3e place de la Copa América, contre le Chili (2-1), samedi, durant lequel il a été expulsé après une altercation avec son adversaire Gary Medel, Lionel Messi s’en est ouvertement pris à la confédération sud-américaine de football (Conmebol), l’accusant notamment de « tout faire pour que le Brésil gagne ».
Imprévisible ballon au pied, Messi sait donc aussi l’être dans le domaine de la provocation. Car, s’il est souvent présenté comme calme et réfléchi, l’Argentin n’en est pas à sa première polémique. « La Puce » exprime même parfois sa profonde exaspération pendant les rencontres.
Un postillon pour Malaga – novembre 2008
Il n’a que vingt et un ans, n’est pas encore Ballon d’or France Football, mais est considéré comme un immense espoir du football et ses faits et gestes sont scrutés avec attention. Lors de la 9e journée de la saison 2008-2009, le FC Barcelone se déplace sur la pelouse de Malaga et tout se passe au mieux pour les Catalans, qui s’imposent 4-1.
Mais, durant la rencontre, Messi s’accroche avec le Portugais Duda et lui crache dans le dos. Si l’arbitre ne voit pas la scène, les caméras immortalisent le geste déplacé du meneur de jeu argentin. Son entraîneur, Pep Guardiola, condamnera fermement le geste de son joueur en conférence de presse. Cette année-là, Messi finira deuxième du classement Ballon d’Or, derrière Cristiano Ronaldo, alors à Manchester United.
Un crachat pour le Real Madrid – janvier 2013
Du temps où José Mourinho occupait le poste d’entraîneur du Real Madrid, les Clasicos contre le FC Barcelone étaient des moments d’anthologie où la provocation s’érigeait en une tactique éprouvée.
Particulièrement chahuté par Xabi Alonso et Alvaro Arbeloa lors d’une demi-finale aller de Coupe du Roi à Madrid, (1-1), Messi craque. Après un duel musclé avec Arbeloa, le tout devant un banc madrilène offusqué, l’Argentin adresse un crachat au staff du Real.
L’altercation entre Lionel Messi et Alvaro Arbeloa se poursuivra, bien après la rencontre, sur le parking du stade. Alors qu’il regagne sa voiture avec son épouse, le défenseur espagnol subit des insultes répétées de la part de l’Argentin, venu à sa rencontre.
Un arbitre principal dans le viseur – avril 2015
Deux semaines après avoir remporté le Clasico contre le Real Madrid (2-1) grâce notamment à un but de Jérémy Mathieu, Messi et ses coéquipiers du Barça se déplacent en leaders sur la pelouse du Celta Vigo. Très nerveux, les Barcelonais peinent à développer leur jeu et s’agacent au fil des minutes. Messi rate des occasions et subit de nombreuses fautes.
À la 48e minute, Neymar inscrit un but somptueux, injustement refusé pour hors-jeu. La goutte d’eau de trop pour l’Argentin, qui ne cessera, dès lors, de s’en prendre à l’arbitre, l’insultant à chaque décision défavorable aux siens.
Des mots envers un arbitre assistant – mars 2017
Le Chili est, décidément, source de soucis pour Messi. Après les deux échecs consécutifs en finale de la Copa América, en 2015 puis 2016, et avant la polémique de ce samedi, c’est aussi contre la Roja, en 2017, que l’Argentin voit rouge. Lors des qualifications pour la Coupe du monde 2018, il proteste avec véhémence contre une décision arbitrale. À la fin de la rencontre, lors des traditionnelles salutations, il s’en prend verbalement à l’arbitre assistant, alors que son pays s’est imposé 1-0. La FIFA diligente une enquête et le suspend quatre matches.
La Fédération argentine fait appel et obtient la levée de la sanction. Car si elle juge le comportement de Messi « répréhensible », la commission d’appel de la Fédération internationale estime que les éléments de preuve disponibles ne sont pas suffisants pour condamner le joueur. Le quintuple Ballon d’Or s’en sort donc et aidera l’Albiceleste à se qualifier pour la Russie.