La France décroche sa deuxième Coupe du monde après sa victoire face à la Croatie
Vingt ans après son premier sacre en 1998, l’équipe de France a décroché sa deuxième étoile de championne du monde ce dimanche, en dominant la Croatie lors d’une folle finale (4-2), au stade Loujniki de Moscou.
Le match : 4-2
Pas besoin de se pincer pour y croire. L’équipe de France a bien écrit ce dimanche une nouvelle page de son histoire. En dominant la Croatie (4-2) au terme d’une finale qui a tourné à son avantage en début de seconde période, les Bleus ont réussi là où tous les autres favoris avaient échoué en Russie. Ce sacre est celui de la maîtrise… même si elle en a parfois manqué contre un adversaire qui lui a posé plus de problèmes qu’on l’aurait pensé.
C’est aussi celui de Didier Deschamps, son sélectionneur porte-bonheur, le troisième seulement à soulever la Coupe en tant que joueur et entraîneur après le Brésilien Zagallo et l’Allemand Beckenbauer. Il y avait les précurseurs expérimentés en 1998. Vingt ans après, ce sont des gamins qui ont réussi l’impensable. L’avenir leur appartient.
Alors qu’on aurait cru les Français décidés à aller au carton d’entrée, pour faire douter des Croates censés être plus fatigués par leur débauche d’énergie des tours précédents – trois prolongations en 8es, quarts et demies -, c’est tout le contraire qui s’est produit. L’équipe de France n’a pas touché le ballon du premier quart d’heure. Recroquevillée, elle s’est contentée d’attendre son adversaire, sans doute dans l’idée de pouvoir mieux le contrer. Mais aussi parce que Rakitic et ses partenaires ont très bien géré ces premières minutes. Ils n’ont été surpris que sur un coup du sort : sur un coup franc excentré de Griezmann, Mandzukic a ouvert le score contre son camp de la tête (18e).
Il n’a fallu que dix minutes à la Croatie pour réagir. Perisic a égalisé en force (28e), à la suite d’un coup franc mal négocié par les Bleus. Tout était à refaire pour eux et là encore, ils ont reçu un petit coup de pouce du destin. À la suite d’une main de Perisic dans sa surface, un penalty a été accordé aux joueurs de Didier Deschamps après une longue attente et l’intervention de la VAR. Griezmann n’a pas tremblé pour inscrire son quatrième but dans la compétition (38e). Tandis que l’orage s’abattait sur Moscou, les Bleus basculaient devant à la mi-temps.
Mais après ce premier acte difficile, ils ont encore souffert à l’entame du deuxième. Les joueurs au damier ont accentué leur domination et se sont créé trois grosses occasions (48e, 49e et 54e). Le K.-O. était tout proche. Il n’est pas venu par Mbappé qui s’est heurté à Subasic (52e), mais par Pogba, dont la frappe à l’entrée de la surface (59e) a fait mouche. Il a été imité dans la foulée par le jeune Parisien qui a vu, cette fois-ci et lui aussi sa prise de risques récompensée (66e). À 4-1, il ne pouvait plus rien arriver aux Bleus…
Mais l’irrationnel s’est encore invité dans les débats, comme face à l’Argentine (4-3). Jusque-là irréprochable, Hugo Lloris s’est troué devant Mandzukic et a permis à la Croatie d’y croire à nouveau (69e). Un peu seulement. Car malgré la sortie précoce de Kanté (55e), par choix tactique, les Bleus ont su ensuite faire bloc pour tenir et soulever ce trophée tant espéré. Ils champions du monde. Eux aussi. Pour l’éternité.
Le fait : la VAR encore au secours des Bleus
Pourquoi Monsieur Pinata n’a-t-il pas fait appel à la vidéo après une faute de Pogba sur Mandzukic dans la surface tricolore, non signalée (24e) ? Peut-être parce les Croates n’ont rien réclamé, à la différence des Bleus, qui se sont rués sur l’arbitre après une main de Perisic, dans sa surface lui aussi (35e). Il a fallu au moins trois bonnes minutes pour que le corps arbitral prenne une décision finalement à l’avantage de l’équipe de France. Comme contre l’Australie en ouverture (2-1), Antoine Griezmann n’a pas tremblé sur penalty (38e), et offrit un avantage plutôt heureux à ce moment du match et au vu de la faute difficile à juger sur l’instant.
Le joueur : Griezmann taille patron
Il aura tenu parole et sera monté en puissance jusqu’au bout. Après un début de tournoi décevant, Antoine Griezmann a fini le Mondial en assumant son rôle de patron, de leader technique et de buteur. Impliqué sur les trois premiers buts des Bleus, en tirant le coup franc du 1-0, en ayant les nerfs solides pour le 2-1 et en servant Pogba, qui a été contré avant de marquer le 3-1, il a été le meilleur joueur français de cette finale, comme dans celle de la Ligue Europa (doublé lors de la victoire 3-0 contre l’OM). Il ne pouvait pas mieux faire pour s’offrir toutes les chances de remporter le Ballon d’Or.