El Hadji Diouf : «L’équipe nationale ne joue pas le football qu’on a envie de voir»

El Hadji Ousseynou Diouf était, hier, l’invité de l’émission Radio Foot International sur RFI dans le cadre des préparatifs du match de gala qu’il organise le 17 décembre prochain. L’ancien attaquant sénégalais a évoqué les Lions d’Aliou Cissé qui manque de caractère, selon lui. Il a également retracé le parcours de l’équipe nationale depuis Peter Schnittger, Claude le Roy et Bruno Metsu.

Peter Schnittger et Claude le Roy ont fait le football sénégalais, mais la génération de 2002 a été construite par Bruno Metsu. Moi j’ai commencé en 2001 avec Peter et c’était contre le Benin. Peter a fait du beau boulot. C’est avec Peter et Claude que le football sénégalais a vraiment commencé à se moderniser avec les centres de formation, les détections de talent. Avec Claude Le Roy, le football sénégalais avait son Claire Fontaine construit à Thiès en 1990.

«Cette équipe doit prendre ses responsabilités»

Cette équipe a énormément de pression sur elle. Parce que certains de mes compatriotes ont placé la barre assez haute. Il y a beaucoup de talents dans ce groupe, mais pour moi, les gosses ont du mal à se trouver. Si on regarde l’équipe jouer à Dakar ou ailleurs, on sent nettement qu’elle ne joue pas le football qu’on a envie de voir. Ce n’est pas une équipe qui prend ses responsabilités. Et le football avant tout, c’est un problème de responsabilité. Nous, notre génération, on avait énormément de caractère, autant que n’importe quelle équipe. Un joueur comme Sadio Mané que j’aime voir jouer, j’ai envie de lui demander de jouer, de prendre ses responsabilités, de ne pas regarder ce qui est autour de lui et de se dire que le Sénégal a un nouveau boss, c’est moi, je joue dans un grand club et je dois faire plaisir à mon peuple. Toutefois, je demande au peuple sénégalais d’être très souple envers cette équipe.

«On ne peut parler de foot pro, alors qu’on joue encore sur du sable»

«La presse sénégalaise avait annoncé ma signature prochaine à Niarry Tally. Ça me ferait plaisir de jouer au pays, non pas pour gagner de l’argent ou autre chose, mais pour donner le peu qui me reste du football, cependant, il y a des problèmes. Aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’au Sénégal nous avons un championnat professionnel. On joue encore sur du sable, ce n’est pas possible. Ce qui se passe dans le football professionnel, pour moi, c’est anormal. Feu Jules François Bocandé jouait sur ces terrains, El hadj Diouf aussi, ce n’est pas normal que nos enfants continuent de jouer sur ces terrains-là. Il faut que ça change.

«J’ai fini avec le football»

Je suis sur pas mal de projets qui pourront faire avancer mon pays c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, j’ai fini avec le football. Je pouvais vivre en Malaisie parce mon meilleur ami c’est le Kao Prince de Diahu de Malaisia, mais je me suis dis que le mieux c’est d’aller dans mon pays pour faire avancer les choses. Je suis en train de former mon mouvement qui n’a rien de politique, un mouvement social à but lucratif, tout en étant la voix des sans voix.

Source : Stades