Ces clubs à qui Neymar a dit non avant de dire oui à Paris

Avant de devenir le joueur le plus cher de l’histoire (222 M€), en s’engageant pour cinq avec avec le PSG, ce jeudi, Neymar aurait pu signer dans d’autres clubs durant sa carrière. Voici lesquels.

Au Real Madrid en 2005

Neymar est âgé de 13 ans lorsque sa carrière bascule pour la première fois. Alors chez les jeunes à Santos, il est repéré par le Real Madrid qui l’invite à venir en Espagne, avec sa famille, pour visiter les installations du club merengue et pour tenter de le recruter. Son talent précoce semble si hors-norme que Florentino Perez, le président de l’époque, ne veut pas passer à côté. «Au bout des trois premiers jours, nous avions déjà un accord, raconte son père Neymar Senior dans l’autobiographie de son fils «Mon histoire», sortie en 2015. Le contrat était rédigé.» Il comporte une exclusivité d’une durée de cinq ans, avec une prime de 4500€ par match joué.

«L’accord prévoyait une inscription à l’école pour Neymar et Rafaela (sa sœur). Il manquait juste la signature de sa mère», poursuit le paternel, avant de préciser que son épouse ne paraphera finalement jamais le document. «Je ne me sentais pas prêt à m’éloigner du Brésil, rien ne pressait. Ma priorité était d’être heureux, de devenir professionnel et seulement ensuite de déménager en Europe»,racontera plus tard l’intéressé dans L’Equipe. En 2011, le Real reviendra à la charge avec une offre de 60 M€. Là encore sans succès.

Formé à Santos, Neymar y a joué jusqu'à 21 ans.  (D.R)
Formé à Santos, Neymar y a joué jusqu’à 21 ans. (D.R)

À West Ham en 2010

Le premier club européen à avoir formulé une proposition ferme pour Neymar n’est pas forcément celui que l’on croit. À ses 18 ans, le jeune attaquant qui évolue en pro depuis seulement deux saisons avec Santos, commence à attirer l’attention, sur le Vieux continent. Persuadé qu’il s’agit d’une bonne affaire, West Ham décide de se pencher sur le dossier. Le club londonien commence par tâter le terrain avec une offre de 15 M€. Mais son homologue brésilien se montre ferme. Pas question de brader sa pépite. «Nous ne sommes pas vendeur mais il y a une clause dans son contrat, qui peut être payée», explique alors Luis Ribeiro, le président de Santos. Celle-ci s’élève à 32 M€. Après ce premier refus, les Hammers surenchérissent à hauteur de 18 M€. Insuffisant là encore pour convaincre des dirigeants paulistes inflexibles, au grand dam d’Avram Grant, le coach de West Ham.

À Chelsea en 2010

Durant l’été 2010 encore, Chelsea va plus loin. Tout frais champions d’Angleterre, les Blues se lancent à l’assaut du futur crack en proposant d’abord 19 M€ puis 28 M€, soit quasiment le montant réclamé par Santos, qui ne cède rien. Si un club veut acheter Neymar, il doit payer sa clause libératoire. Malgré l’accord trouvé par l’intermédiaire Pini Zahavi avec le club brésilien, pour des négociations exclusives avec Chelsea, le deal n’est pas conclu. Son propriétaire Roman Abramovitch refuse de payer si cher pour un joueur de 18 ans, qui vient tout juste de connaître ses premières sélections avec le Brésil.

Neymar profite de l’occasion pour prolonger son contrat avec Santos, jusqu’en 2015, avec une belle augmentation à la clé. Sa clause de cession passe aussi à 45 M€. «J’ai parlé avec mon père, qui veut mon bien, et j’ai décidé de rester. Je suis heureux ici et je veux que ça continue», explique alors l’attaquant, dont le nom commence à circuler un peu partout (Arsenal, Manchester City, Juventus…).

À Manchester United en 2016

Cela fait déjà plusieurs mois que Manchester United étudie la possibilité de recruter Neymar. En février 2016, le père du joueur déclare à la radio Cadena SER que les Red Devils se sont alignés sur le montant de sa clause libératoire au Barça, alors fixée à 192 M€, ce qui de fait, leur assurerait sa signature. Mais il ne s’agit en fait que d’un leurre, pour mettre la pression sur les dirigeants catalans dans leurs négociations concernant une prolongation de contrat de l’attaquant. Il n’empêche que José Mourinho veut vraiment le recruter. Selon la presse anglaise, la direction mancunienne lui aurait donné son feu vert pour l’attirer «à tout prix». Sauf que les jours passent et aucune offre réelle de MU n’est formulée. Sur les conseils de son père, Neymar décide de toute façon de rester en Catalogne. Son contrat sera prolongé à l’automne jusqu’en 2021, sa clause passant alors à 200 M€.

Neymar et le Barça ont affronté plusieurs fois le PSG en Ligue des champions ces dernières années.  (L'Equipe)
Neymar et le Barça ont affronté plusieurs fois le PSG en Ligue des champions ces dernières années. (L’Equipe)

À Paris en 2016

À Paris, les dirigeants ambitieux ne se contentent pas de penser au possible recrutement de Neymar. Au printemps 2016 et jusqu’à la mi-septembre, ils mettent tous les moyens en œuvre à leur disposition pour réaliser l’opération. Dès le mois de mai, le président Nasser al-Khelaïfi et son directeur sportif Olivier Létang rencontrent l’agent du joueur, Wagner Ribeiro. Parfois à Sao Paulo, parfois à Ibiza. Les négociations avancent bien. La clause de 192 M€ n’effraie pas le PSG, qui semble disposé à la payer. Séduit par le projet, autant que son père qui pousse pour concrétiser le deal, notamment en raison des problèmes avec le fisc espagnol rencontrés par son fils, Neymar ne se prononce pas pendant que les rumeurs sur son avenir se multiplient.

Il attendra le 15 septembre et d’être sûr d’avoir obtenu ce qu’il souhaitait du Barça pour annoncer finalement sa décision : «Je me sens chez moi à Barcelone. Je suis heureux ici dans ma vie.» À Paris, le sentiment d’avoir été utilisé est perceptible. «Neymar était tout proche du PSG. Il aurait gagné 40 M€ par an», dira d’ailleurs son agent, mis ensuite sur la touche par son clan, avant de revenir cette année dans le circuit, pour cette fois finaliser le plus gros transfert de l’histoire du football.