CAN 2019 : Zoom sur les favoris !
Qui gagnera la CAN 2019 ? Devant son public, l’Egypte fait bien entendu figure de favorite. Mais le Sénégal, le Nigeria, le Maroc ne l’entendent pas de cette oreille, tandis que le Cameroun, tenant du trophée, vendra chèrement sa peau.
L’Egypte, une star, une équipe et un public
Classement FIFA : 58eme.
Meilleur résultat à la CAN : vainqueur en 1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010.
Pays organisateur de cette CAN 2019, 32eme édition de l’épreuve et première à rassembler 24 équipes (du 21 juin au 18 juillet prochain), l’Egypte n’a appris qu’elle accueillerait l’épreuve qu’avant la dernière journée des éliminatoires. Peu importe : les Pharaons avaient déjà décroché leur qualification dès la quatrième journée, dans une poule des plus déséquilibrées (avec la Tunisie, le Niger et l’Eswatini). Vice-champions d’Afrique en titre, les hôtes de la compétition s’efforceront de profiter de l’avantage d’évoluer à domicile devant un fervent public, d’autant plus prompt à s’enflammer pour son équipe qu’il a longtemps été sevré de football par des années de huis clos forcé. Opérant toujours un savant mix entre les meilleurs joueurs du relevé championnat local, le sélectionneur mexicain Javier Aguirre a succédé sur le banc à un autre technicien latino-américain, l’Argentin Hector Cuper. Point de révolution dans le choix des hommes, mais davantage de liberté accordée à Mohamed Salah aux avant-postes. L’attaquant de Liverpool constituera l’atout majeur d’une sélection solide et expérimentée, qui commencera par croiser le fer avec le Zimbabwe, la RD Congo et l’Ouganda. Déjà vainqueur de la CAN à trois reprises sur ses terres par le passé, l’Egypte ne vise rien d’autre qu’un quatrième succès cet été.
Le Nigeria, une jeunesse aux dents longues
Classement FIFA : 45eme.
Meilleur résultat à la CAN : vainqueur en 1980, 1994 et 2013.
Mine de rien, le Nigeria n’avait plus participé à la CAN depuis l’édition 2013, que les Super Eagles avaient remporté en terre sud-africaine sous la direction du regretté Stephen Keshi. Equipe toujours jeune mais désormais riche de l’expérience d’une phase finale de Coupe du monde, les coéquipiers de Wilfred Ndidi progressent discrètement mais sûrement sous la houlette du madré Gernot Rohr. Faciles vainqueurs de leur groupe éliminatoire, ils se battront avec le Syli national de Guinée pour la première place de cette poule B qui rassemble également deux sélections novices avec le Burundi et Madagascar. Si le Mondial 2018 les vit sortir dès le premier tour, les triples champions d’Afrique ont progressé depuis. Odion Ighalo a retrouvé ses qualités de finisseur, Ahmed Musa n’a pas perdu les siennes, et le Nigeria a vu émerger ces derniers mois des jeunes talents offensifs. Les Chukwueze, Osimhen, Onuachu et autre Kalu ont permis au sélectionneur de rebattre les cartes et de faire mieux que compenser le départ à la retraite internationale de Victor Moses. Capitaine au long cours, John Obi Mikel est lui revenu de son exil chinois et tient de nouveau la barre dans l’entrejeu. Avec un tel « skipper », les Super Eagles paraissent capables d’aller loin, même s’ils n’ont pas (encore ?) retrouvé de gardien de but de la trempe de Vincent Enyeama.
Le Sénégal, en quête de la première étoile
Classement FIFA : 22eme.
Meilleur résultat à la CAN : finaliste en 2002.
Présenté par une majorité d’observateurs comme le meilleur effectif du plateau, le Sénégal ne vise rien d’autre que la victoire lors de cette CAN 2019. Qualifié haut la main, les Lions de la Teranga devront remédier à leur tendance à se crisper à l’approche des matchs décisifs. Ce péché mignon leur avait coûté cher lors de la CAN 2017, quand ils s’inclinèrent aux tirs au but face au Cameroun au stade des quarts de finale, puis au Mondial 2018, dont ils furent éliminés dès le premier tour malgré un départ idéal dans un groupe à leur portée. Emmenés par un Sadio Mané au sommet de son art, les hommes d’Aliou Cissé comptent dans chaque ligne des joueurs de grand talent (Koulibaly, Gueye, Niang, Sarr) et ont trouvé un portier sûr en la personne d’Edouard Mendy (Reims). Pour aller loin, ils devront sortir d’un groupe composé de la Tanzanie, du Kenya et de l’Algérie, que les Lions avaient déjà croisée au premier tour lors des éditions 2015 et 2017. La rencontre entre les deux équipes, lors de la 2eme journée, pourrait décider de la première place de cette poule plutôt déséquilibrée, car on ne voit pas les outsiders kényan et tanzanien, vierges de toute référence récente à la CAN, venir mettre des bâtons dans les roues du Sénégal.
Le Maroc, les Lions et le Renard
Classement FIFA : 47eme.
Meilleur résultat à la CAN : vainqueur en 1976.
Auteur de prestations de qualité lors du Mondial 2018, le Maroc ne manque pas d’atouts au moment d’aborder cette CAN 2019. Sortis vainqueurs d’une poule comprenant l’ex-pays organisateur camerounais, le Malawi et les Comores, les Lions de l’Atlas présentent un collectif bien huilé, avec du talent et des automatismes dans toutes les lignes. Si un léger doute peut subsister quant à leur efficacité offensive, leur milieu de terrain compte parmi les plus créatifs du plateau, avec les Ziyech, Belhanda et autre Boussoufa. A charge pour eux de commencer par se dépêtrer d’un groupe particulièrement relevé. Si la Namibie ne paraît pas de taille à lutter, les coéquipiers de Mehdi Benatia retrouvent ensuite une vieille connaissance : déjà sur sa route lors de la CAN 2017 et en éliminatoires du Mondial 2018, la Côte d’Ivoire va de nouveau croiser le fer avec le Maroc. Vainqueur des deux manches précédentes, Hervé Renard jouera-t-il encore un sale tour au pays qu’il amena sur le toit de l’Afrique il y a quatre ans, en Guinée équatoriale ? Réponse le 28 juin à l’occasion de ce qui sera l’un des principaux chocs du premier tour. Pas sûr pour autant que les Eléphants soient les seuls adversaires coriaces du Maroc dans cette poule : apparue en progrès lors des éliminatoires, l’Afrique du Sud entend bien avoir son mot à dire.
Le Cameroun, un tenant en quête de repères
Classement FIFA : 51eme
Meilleur résultat à la CAN : vainqueur en 1984, 1988, 2000, 2002 et 2017.
En 2017, le Cameroun avait remporté l’épreuve au grand dam des pronostiqueurs, qui ne donnaient pas cher de ses chances. Têtes de série, les champions d’Afrique ont hérité d’un groupe plutôt abordable, avec pour adversaires la Guinée-Bissau, dont c’est la deuxième phase finale consécutive, le Bénin, qui y revient après neuf ans d’absence, et le Ghana, toujours placé mais jamais gagnant depuis une décennie. Mais dans quel état d’esprit les Lions Indomptables vont-ils aborder ce tournoi ? Après avoir débuté les éliminatoires dans la peau du futur pays hôte d’une CAN à 16 équipes, les hommes de Clarence Seedorf ont vu la CAF passer à 24 puis leur en retirer l’organisation. Les Camerounais se sont bien sortis de leur dernier match de poule, devenu décisif, face aux Comores, qui ont par la suite contesté devant le TAS cette qualification (ou plutôt cette non-disqualification du Cameroun). En vain. Depuis son arrivée à la barre, le technicien néerlandais a procédé à de nombreux essais, lui qui était supposé au départ préparer une équipe qualifiée d’office. Apparus plus évidents encore lors de la constitution de sa liste des 23, ces tâtonnements permettront-ils au Cameroun d’aller loin dans la défense du titre conquis il y a deux ans et demi à Libreville ? L’auteur du but du sacre, Vincent Aboubakar, fera en tout cas défaut.