Bresil vs Belgique – Vincent Kompany : «On va les regarder droit dans les yeux»

Le défenseur belge croit aux chances de son équipe face au Brésil à condition qu’elle soit audacieuse et collective.

Le capitaine de Manchester City se fait rare. En quatre langues (français, flamand, anglais et allemand), Vincent Kompany (32 ans), revenu après presque quatre semaines de blessure (aine) face à l’Angleterre (1-0), a passé en revue les interrogations le concernant. Il a vanté ses « heures de travail », expliqué qu’il « se sentait bien. ». Humble, taquin et souriant, il a également longuement évoqué le match qui suscite tant d’enthousiasme : Brésil-Belgique, demain à Kazan. Le défenseur central parle d’une finale avant la lettre pour les deux équipes. Et insiste sur le fait que les Belges « n’ont pas peur ».

«Le Brésil est-il l’équipe la plus forte de ce tournoi ?Individuellement, oui. Mais cette constatation ne change rien au fait que l’on croit en nos chances. Leurs défenseurs sont solides et gagnent leurs duels. Ils n’ont pas peur des un contre un. Devant, ils peuvent faire la différence sur des actions individuelles. Ils ont toujours une arme qu’ils peuvent utiliser. Mais il y a toujours moyen de faire mal à une équipe, même si elle est très forte.Le Brésil a souvent la possession du ballon. Allez-vous vous adapter ?Aucune équipe ne doit dénaturer son jeu. On a une philosophie qui restera la même. Même s’ils sont offensivement très forts. Ils aiment le ballon, n’ont pas peur de défendre en bloc. Mais ils restent calmes et tranquilles quand l’adversaire obtient un temps fort. Cet équilibre détermine pour moi le fait qu’il s’agit d’une très grande équipe.

«Notre plus gros regret serait de faire un match stérile et de le perdre 0-1 comme contre l’Argentine en 2014»

La clé du match sera-t-elle votre capacité à défendre plus bas pour réduire les espaces ?Sur ce que j’ai vu, le Brésil est compact partout. Si on veut attaquer, il faudra saisir le moment, être réalistes. On n’a jamais été kamikazes. Il n’y a pas de raison de l’être contre le Brésil. Personne chez nous ne parle de repli sur soi ou de se mettre en position de contre. On a envie de marquer et de gagner. Il y a beaucoup de pression sur nous aussi. Pour le monde entier, elle est plus sur le Brésil. Mais on a envie de gagner et notre objectif nous en procure aussi.Le fait de ne pas être favori est-il un avantage ?Ça dépend. J’essaie de faire comprendre que rien ne va changer dans notre préparation. Il y avait beaucoup de discussions sur le fait d’être premiers ou deuxièmes en phase de groupes. J’aurais préféré que l’on joue le Brésil en finale. On savait qu’en terminant premiers notre route serait plus dure. C’est notre finale. On a beaucoup marqué en phase de groupes (9 buts) et contre le Japon (3). Notre plus gros regret serait de faire un match stérile et de le perdre 0-1, comme contre l’Argentine en 2014 (en quarts de finale). On avait l’impression d’avoir un peu loupé le moment. Il n’y a pas de honte à ne pas battre de très bonnes équipes. Mais on aimerait jouer à notre manière, qui a fait notre force depuis longtemps. Si on parle de leurs qualités individuelles et du fait qu’ils sont bien en place, ça ne sert à rien de se mesurer à eux en un contre un. Dans ce cas, le Brésil va l’emporter, on a zéro chance. Mais je peux vous dire qu’on va les regarder droit dans les yeux. Je mets le collectif en avant car je sais à quel point le match va se décider sur cet aspect. Ils auront des occasions. Je veux juste que nous en ayons autant et on verra qui gagne.Avez-vous l’impression que la Belgique est une équipe à la mode ?On a développé un bon football qui a marqué le tournoi. Peu importe le résultat vendredi (demain). Si on gagne, on attirera encore plus de monde, comme la génération néerlandaise. Dans un scénario idéal, on obtient un très bon résultat et on est capables de développer notre jeu. On est en constante amélioration depuis le début de l’épreuve. Je nous pense capables de franchir un palier.Est-ce un match décisif pour votre génération ?Oui. Mais on n’a pas peur. On veut se frotter à ce qu’il y a de mieux. On joue dans de très grands clubs. Ce sera un jour très spécial pour nous. Mais je crois en nos chances.En Belgique, on a l’habitude de penser à la défaite avant de jouer. Je crois à cent pour cent que nous pouvons les battre. »