Angleterre-Russie : Les hooligans gâchent la fête à Marseille

La situation est très tendue à Marseille où de nombreux affrontements entre hooligans anglais et russes ont lieu.

Supporter ensanglanté frappé au sol par d’autres à coups de pieds, chaises de bars qui volent, projectiles lancés sur les forces de l’ordre, nuages de lacrymogènes: la violence a jeté une ombre sur l’Euro en marge d’Angleterre-Russie, match à risques qui a lieu à Marseille (sud) samedi soir. Le match est programmé samedi à 19h00 au stade Vélodrome, mais les scènes de guérilla urbaine se succèdent et s’amplifient depuis jeudi soir sur le Vieux-Port, avec des hooligans fortement alcoolisés.

Un nouveau seuil a été franchi dans la violence samedi après-midi, avec une série de heurts entre supporters des deux camps et contre les forces de l’ordre. Celles-ci ont utilisé des gaz lacrymogènes et des chiens pour disperser des petits groupes d’assaillants. Dans un premier bilan, la police a fait état de cinq blessés et de six interpellations. «On occupe le terrain. Nous intervenons systématiquement quand il y a des rixes pour les disperser.La police est intervenue sur des rixes qui opposaient des supporters anglais, russes et des Français dans le secteur du Vieux-Port», ont déclaré les autorités.

Prise à partie, la police utilise les gaz lacrymogènes

La police – quelque 250 policiers et gendarmes – a fait usage de gaz lacrymogènes et les supporters sont partis en courant dans les rues avoisinnantes, certains continuant à se battre entre eux, en s’arrachant leur T-shirt et en brisant des bouteilles de bière. La plupart avaient une bouteille à la main, certains des packs entiers. Jusqu’à 16h00, le calme régnait sur le Vieux-Port avant ces brusques poussées de violences répétées. Plusieurs bagarres entre supporters de diverses nationalités ont alors éclaté, provoquant l’intervention des forces de l’ordre, aussitôt prises à partie par les supporters. La rixe la plus sévère a opposé quelque 500 supporters – 300 d’un côté et 200 de l’autre – dans une rue perpendicualire au Vieux-port. Vers 17h00, la police et les supporters, face à face sur le Vieux-Port, continuaient à s’affronter à intervalles réguliers, séparés par quelques mètres. De nombreux projectiles – chaises, bouteilles – étaient lancés en direction de la police, qui répliquait avec des grenades lacrymogènes et chargeait pour disperser les supporters. Vers 18h00, à trois heures du début du match, un calme précaire régnait à nouveau dans le quartier.

Déjà, en 1998…

Pour garantir le bon déroulement de l’accès des supporters au Vélodrome, les autorités aveient prévu deux itinéraires différents pour Russes et Anglais afin «d’éviter tout trouble à l’ordre public». Mais impossible visiblement d’empêcher les bagarres autour des terrasses de café.

Ces scènes renvoient 18 ans en arrière, presque jour pour jour: elles rappellent les violences qui avaient entouré le match Angleterre-Tunisie les 14 et 15 juin 1998 au premier tour du Mondial en France et avaient impliqué des supporteurs anglais, tunisiens et de jeunes Marseillais.