CAN 2017 : Les raisons de l’échec cuisant des Fennecs d’Algérie
A chaque édition de Coupe d’Afrique, l’Algérie est présentée comme équipe favorite. Et pour cette CAN 2017, l’on pensait à une Algérie prête à marcher sur tous ses adversaires vu la qualité de son effectif. Mais coup de tonnerre, elle sort de cette compétition dès les phases de poules. Quelles sont les raisons de ce désastre ?
Gestion désastreuse de l’après-Gourcuff
Tout allait bien dans le meilleur des mondes lorsque l’actuel manager du Stade Rennais, Christian Gourcuff, a laissé les Fennecs en avril dernier avec une campagne de qualification à la CAN 2017 menée presque sans grande difficulté. Mais son départ, sans cesse annoncé, était inexorable depuis bien longtemps en raison de désaccords avec le président de la Fédération Mohamed Raouraoua. Pour remplacer Gourcuff, ce dernier porte son choix en juillet sur Milovan Rajevac. Pas francophone, distant avec le groupe, le Serbe aura brièvement dirigé les Algériens l’espace de deux rencontres : un 6-0 trompeur contre le Lesotho et surtout un nul 1-1 face au Cameroun, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2018, dont l’après-match avait été marqué par une réunion des cadres pour réclamer son départ. Dans ce contexte, le retour de Georges Leekens en octobre, 13 ans après son premier passage chez les Fennecs, ne lui a pas permis de préparer la CAN 2017 dans des conditions idéales. Le contrat de deux ans du Belge prévoyait un limogeage sans indemnités en cas de sortie avant les demi-finales… Contrat effectivement rompu mardi matin, au lendemain du désastre, mais par Leekens, qui a démissionné. Son staff technique a lui été remercié.
La défense algérienne
Depuis le départ de Madjid Bougherra, Carl Medjani (31 ans) avait pris les commandes de la défense algérienne. En manque de temps de jeu à Leganes en Liga (8 matches dont 7 titularisations), il a été jugé en manque de forme par Leekens. Cette absence n’explique pas à elle seule les errements défensifs des Fennecs notamment face au Zimbabwe. Sans parler de charnière expérimentale, l’Algérie a entamé son tournoi dans l’axe avec deux joueurs aux automatismes loin d’être rôdés.
Plus régulièrement aligné au poste de latéral droit au Betis Séville, Aissa Mandi ne s’est pas montré irréprochable au Gabon. Et que dire de son voisin Ramy Bensebaini, écarté pour le troisième match face au Sénégal ? Avant la CAN, le joueur du Stade Rennais n’avait pas porté le maillot des Fennecs suite à une sanction de la Fédération lui reprochant d’avoir menti sur le refus de son club de le laisser disputer les JO de Rio 2016. Sans cette décision, le défenseur de 21 ans aurait certainement eu le temps de se sentir plus à l’aise et son manque d’expérience s’est ressenti.
Un Complexe de supériorité
Favorite en 2015, la sélection algérienne était sortie des poules in extremis avant de chuter en quart contre le futur vainqueur, la Côte d’Ivoire. A l’époque, tout le monde voyait les Fennecs sacrés et le coup avait été rude. Deux ans plus tard, l’attente a grandi avec dans les rangs algériens, un Riyad Mahrez devenu meilleur joueur de Premier League.
Les Fennecs tombent justement dans le même syndrome que la génération de Didier Drogba. A l’époque, les Eléphants avaient échoué cinq fois dans la compétition, dont deux fois en finale, avant de l’emporter lorsque l’attaquant à l’individualité la plus charismatique dans la sélection avait pris sa retraite internationale.
Un futur compliqué
L’Algérie sera, lors des prochaines échéances, confrontée aux éliminatoires du Mondial 2018. Et d’ailleurs, les Fennecs sont en très mauvaise posture après le nul face au Cameroun et la défaite face aux Super Eagles du Nigeria. Une méforme qui explique la perte de sa première place africaine dans le classement Fifa.
Toutefois l’espoir est permis. Mais les dirigeants du football algérien doivent mettre en place un mécanisme pour remettre cette grande nation du football sur les rails.