CAN 2017 : Les premiers chocs de la compétition
La Coupe d’Afrique des Nations va écrire ce samedi 14 janvier 2017 une nouvelle page d’une histoire commencée il y a très exactement soixante ans à Khartoum au Soudan. La nouvelle étape s’appelle Libreville, Franceville, Oyem, Port-Gentil, les quatre villes gabonaises hôtes de la 31eédition.
Une bonne CAN commence avec le pays organisateur. Les Panthères seront les premiers à fouler la pelouse du Stade de l’Amitié, inauguré il y a cinq ans lorsque le Gabon avait partagé l’hébergement de la CAN avec la Guinée Equatoriale. « Ca va aller » se rassure Pierre-Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football, rencontré au petit matin dans le hall de l’hôtel de la CAF.
Pas sûr qu’il soit aussi rassuré qu’il veut bien le dire. L’attente est forte. D’autant plus forte que la star de la compétition est précisément un Gabonais, l’attaquant et capitaine de l’équipe, Pierre-Eymerick Aubameyang. L’homme enquille depuis des mois et des mois but sur but en Bundesliga. A son poste il est un des plus efficaces dans le monde. Il est le seul Africain actuellement à pouvoir prétendre s’inscrire dans la lignée Eto’o – Drogba. Prudence toutefois.
Le Gabon est encore en quête d’une identité forte. L’équipe recèle des talents, des joueurs qui ont déjà trois participations dans les jambes, mais elle se cherche celui qui peut diriger l’orchestre. En guise de hors d’œuvre, les hommes de l’une des anciennes stars du Real Madrid, José Antonio Camacho, vont se trouver face au Petit Poucet, la Guinée Bissau, inédit dans la compétition. Les « Djurtus », c’est ainsi qu’on les surnomme, n’ont rigoureusement rien à perdre. La pression leur est totalement inconnue. Ils peuvent rêver en toute sérénité. L’exploit, ils l’ont déjà réalisé en se qualifiant. « On est un pays modeste mais nos joueurs (qui opèrent tous à l’étranger) ne sont pas dénués de talent », affirme le sélectionneur Baciro Cande. Si l’équipe n’a pas de vedette, elle compense par son collectif.
Les données de l’intrigue sont connues. Reste à en connaître le dénouement.
Après les Panthères et les Djurtus, entreront en piste au Stade de l’Amitié les Lions Indomptables et les Etalons. Une véritable ménagerie en cette première journée. Avec des appétits d’ogre. Les Camerounais et les Burkinabè sont des fidèles, les premiers surtout, qui partagent avec les Ghanéens le privilège d’avoir gagné quatre CAN, mais la dernière en 2002. Leurs adversaires ont créé une grosse surprise en 2013, en disputant la finale et en ne s’inclinant sur le plus petit des scores face au Nigeria du regretté Stephen Keshi. Qui peut le plus, peut le moins, les Burkinabè terminèrent derniers lors de l’édition suivante en 2015.
Le Cameroun a dû faire face au désistement de plusieurs joueurs qui ont refusé la sélection. Elle dérangeait leur programme personnel. Soit ! Une occasion unique pour ceux qui n’auraient pas été titulaires de le devenir. Curieusement, le Cameroun, comme beaucoup d’autres pays présents au Gabon, se déclare en période de reconstruction. Chez les mal portants, on parlerait de convalescence. Il s’en trouve toujours qui s’en remettent plus vite que d’autres atteints du même mal.
Autant dire que pour ce second match, toutes les hypothèses sont plausibles. L’expérience est burkinabè avec deux joueurs qui en sont à leur cinquième CAN et quatre autres qui reviennent pour la quatrième fois.
A entendre les sélectionneurs, le mot d’ordre est clair et net, d’une grande simplicité, passer le premier tour. Et ils le savent, pour franchir ce cap, le premier match est celui qui peut illuminer le ciel ou, au contraire, l’assombrir. Avec une responsabilité plus lourde pour le pays organisateur, faire vibrer son public. Ce sont les Panthères qui, en fin d’après-midi donneront le ton de la CAN Total Gabon 2017.