L’Argentine peut-elle se qualifier en huitièmes avec un point en deux matches ?

Avec un point en deux matches, l’Argentine peut toujours se qualifier pour les 8es de finale. Depuis 1998 et le retour à deux qualifiés par groupe, quatre sélections y sont parvenues. Retour sur ces (rares) précédents.

Avec un petit point en deux journées, l’Argentine peut toujours espérer se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Ce mardi, l’Albiceleste doit absolument battre le Nigeria, et espérer que l’Islande ne domine pas la Croatie, déjà qualifiée, ou ne détienne pas une meilleure différence de buts que l’équipe emmenée par Lionel Messi. Depuis 1998 et le retour à deux qualifiés par groupe, seuls quatre pays ont su remonter ce handicap. Mais aucun d’entre eux n’est parvenu à remporter le titre mondial lors de cette édition.

2002 : le Paraguay en pionnier

Avant-dernier du groupe B avant son dernier match, le Paraguay pointe à trois longueurs de l’Afrique du Sud. Mais il dispose d’un double avantage : il affronte la Slovénie, déjà éliminée (0 point), alors que la sélection africaine est opposée à l’Espagne, dans un match clé pour la première place du groupe. Le scénario jumelant ces deux rencontres s’assimile à une course-poursuite. Deux fois, les Bafana Bafana recollent au score, mais ils chutent finalement (2-3), victime d’un doublé de Raul. Pourtant, alors que l’attaquant de la Roja a scellé le score de ce match (56e), le Paraguay est virtuellement éliminé : la Slovénie mène toujours sur une réalisation d’Acimovic (0-1, 45e). Mais les Guarani renversent tout dans la dernière demi-heure, en inscrivant trois buts (66e, 73e, 84e). « Le miracle paraguayen », titre L’Équipe. Difficile de dire le contraire : même nombre de points (4), même différence de buts (0), le Paraguay arrache sa qualification pour les huitièmes de finale au bénéfice… du nombre de buts marqués (6 contre 5 à l’Afrique du Sud). Son parcours s’arrête au match suivant face à l’Allemagne (0-1), futur finaliste.

2002 : la Turquie, le plus loin

La situation pour la Turquie est la même que celle, la veille, du Paraguay. L’équipe de Senol Günes affronte la Chine, hors course, alors que le Costa Rica défie l’ogre brésilien, qui veut assurer la première place du groupe. La Turquie déroule, mène 2-0 après 9 minutes de jeu et s’impose 3-0. Ce large succès lui ouvre les portes des 8es de finale : le Costa Rica, pourtant revenu de 0-3 à 2-3, perd finalement 2-5 et dispose d’une moins bonne différence de buts (-1 contre +2), alors que les deux formations, auteurs d’un nul lors de leur confrontation (2-2), comptent 4 points. Cette qualification donne des ailes aux partenaires de Hakan Sükür : ils terminent le Mondial à la troisième place (3-2 face à la Corée du Sud), éliminés de peu en demi-finales par le Brésil (0-1) après avoir sorti le Japon (1-0) puis le Sénégal (1-0 b.e.o.).

2010 : la Slovaquie tombe le champion

Accrochée par la Nouvelle-Zélande (1-1) puis battue par le Paraguay (0-2), la Slovaquie se retrouve dans une situation très compliquée. L’équipe de Skrtel et Hamsik doit battre l’Italie, championne du monde, et espérer que la Nouvelle-Zélande ne domine pas le Paraguay, ou que celle-ci, en s’inclinant, perde son avantage à la différence de buts…. L’ancien Lillois Robert Vittek signe un doublé (25e, 73e) et, si Di Natale réduit le score (2-1, 81e), Kopunek (89e) donne la victoire à la Slovaquie malgré un dernier but de Quagliarella (90e+2). Le tenant du titre est à terre et la Slovaquie, grâce à cette victoire, franchit le stade des groupes : le Paraguay et la Nouvelle-Zélande n’ayant su se départager (0-0), les Kiwis ne totalisent que trois points. Néophyte dans l’épreuve, la Slovaquie chute en 8es face aux Pays-Bas (1-2), finalistes face à l’Espagne (0-1 a.p.).

La joie des Slovaques, alors que Fabio Grosso et l'Italie sont éliminés. (Photo : S.  Mantey/ L'Equipe)
La joie des Slovaques, alors que Fabio Grosso et l’Italie sont éliminés. (Photo : S.  Mantey/ L’Equipe)

2014 : la Grèce, au bout du bout

Dirigée par Fernando Santos, la Grèce espère un miracle pour atteindre les 8es : un succès contre la Côte d’Ivoire, qui compte trois points, est obligatoire, et le Japon ne doit pas, dans le même temps, battre la Colombie. Comme les Sud-américains font exploser les Nippons en seconde période (4-1), tout se joue à Fortaleza. Sans Katsouranis, suspendu, les Grecs ont pris l’avantage avant la pause par Samaris (42e). Mais Bony égalise à la 74e minute de jeu, et la Côte d’Ivoire est qualifiée jusqu’à la… 90e+2. Pour une présumée faute de Sio sur Samaras, les Hellènes obtiennent un penalty au bout du bout. L’attaquant ne tremble pas et transforme l’offrande (2-1, 90e+3). Si Sabri Lamouchi démissionne de son poste pour la Côte d’Ivoire, c’est la fête en Grèce. Dix ans après son sacre européen, le pays franchit pour la première fois de son histoire le stade des groupes. Il est ensuite éliminé aux tirs au but par le Costa Rica (1-1, 3-5 aux t.a.b.).