Sané, Nainggolan, Morata : l’équipe type des recalés du Mondial
Plusieurs nations étrangères ont volontairement écarté des grands noms pour la Coupe du monde. Les voici rassemblés au sein d’un onze séduisant.
Les dernières interrogations sont levées. Depuis lundi soir, minuit, on connaît officiellement les trente-deux listes des joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde, qui démarrera dans une dizaine de jours, en Russie.
Mais qui dit «sélectionnés» dit forcément «recalés». Beaucoup de grands noms du football international ont été laissés sur le carreau. Ensemble, ils formeraient un onze qui aurait fière allure. Pour constituer cette équipe-type des «recalés», nous nous sommes focalisés sur les vrais choix des sélectionneurs. Autrement dit, en ne retenant que des joueurs aptes. Pas ceux absents pour blessures. Nous nous sommes également concentrés sur les sélections étrangères. Les Bleus avaient déjà eu droit à leur équipe type des absents.
Joe Hart (ANG / West Ham)
A 31 ans, il s’imaginait jouer une troisième Coupe du monde, après celles de 2010 et de 2014. Mais l’ancien gardien de Manchester City, revenu en Angleterre après un prêt d’une saison au Torino, n’est plus indiscutable. Même à West Ham, où son inconstance a fini par l’envoyer régulièrement sur le banc. Pas étonnant, dans ces conditions, que Gareth Southgate lui ait préféré Jack Butland (Stoke City), Jordan Pickford (Everton) et Nick Pope (Burnley) pour le Mondial.
Sergi Roberto (ESP / FC Barcelone)
On peut être titulaire au Barça… et ne pas jouer la Coupe du monde. C’est le sort réservé au latéral blaugrana (26 ans). Son statut et son vécu étaient sans doute trop proches de celui de Daniel Carvajal (Real Madrid). Du haut de ses 22 ans, Alvaro Odriozola (Real Sociedad) devrait moins rechigner à jouer les seconds rôles.
David Luiz (BRE / Chelsea)
Le défenseur chevelu du Brésil paie sa situation délicate en club. L’ancien Parisien n’a joué que dix petits matches de Premier League, dix-sept toutes compétitions confondues. Et pour cause : il est en froid avec Antonio Conte. David Luiz voulait vivre une dernière expérience internationale, pour effacer la sinistre demi-finale de 2014, face à l’Allemagne (7-1). C’est raté.
Shkodran Mustafi (ALL / Arsenal)
Le défenseur allemand ne s’est toujours pas véritablement imposé à Arsenal, qu’il a rejoint en 2016. A l’époque, les Gunners avaient déboursé 41 millions d’euros pour l’arracher à Valence. Depuis, Mustafi a multiplié les blessures musculaires. Arsène Wenger l’a remis dans le circuit dès son retour, début 2018. Mais Joachim Löw avait trop d’incertitudes sur sa santé physique. A tel point que Mustafi ne figurait même pas parmi les vingt-sept présélectionnés.
Alex Sandro (BRE / Juventus Turin)
Le latéral gauche de la Juventus Turin était en balance avec Filipe Luis (Atlético). Tite, le sélectionneur du Brésil, a misé sur le profil plus défensif du Madrilène, pour suppléer le très offensif Marcelo (Real Madrid). Un registre où Sandro excelle en Italie. Paradoxalement, cela lui a sans doute coûté sa place dans les vingt-trois.
Radja Nainggolan (BEL / AS Rome)
Il sortait d’une saison de haut vol avec la Roma, ponctuée par une demi-finale de Ligue des champions. Même ses 6 buts et 11 passes décisives n’ont pas suffi à convaincre Roberto Martinez. Un «choix tactique», s’est justifié le sélectionneur belge. «Radja ne peut pas être utilisé dans un petit rôle.» La presse belge souligne davantage les relations tièdes, voire glaciales, qu’entretiennent Martinez et son milieu de terrain. Pour le «Samouraï», déjà resté sur le carreau en 2014, la pilule passe mal. «J’entre dans le Livre des Records: je manque deux Coupes du monde de suite alors que je suis un top joueur», a réagi Nainggolan sur Twitter. Avant d’annoncer, dans la foulée, sa retraite internationale.
Luiz Gustavo (BRE / Marseille)
Sur ce qu’il a montré cette saison, l’ancien milieu du Bayern Munich et de Wolfsburg aurait mérité une seconde chance. Le Brésilien est l’un des principaux acteurs de la brillante saison de l’OM. A Marseille, il a même retrouvé son tout meilleur niveau. Mais la concurrence de Casemiro, Fernandinho et Paulinho notamment était trop forte. Luiz Gustavo n’a plus porté le maillot auriverde depuis deux ans. Il était du naufrage face à l’Allemagne (7-1), il y a quatre ans.
Mario Götze (ALL / Borussia Dortmund)
Cette fois, il n’endossera pas le costume du héros. Après trois années dans le creux de la vague, le milieu offensif allemand partait de trop loin. La pâle saison du Borussia Dortmund ne l’a pas aidé. Götze (2 buts et 7 passes en 31 matches) n’a pas démérité. Mais il en fallait plus pour passer devant Özil, Müller et Draxler.
Leroy Sané (ALL / Manchester City)
Difficile de comprendre son absence de la sélection allemande. Le feu follet de 22 ans sort d’un exercice brillant avec Manchester City. Bilan : 14 buts et 19 passes décisives. Ce qui a fait pencher la balance en sa défaveur ? «Il n’a peut-être pas complètement tout donné dans ses matches avec l’équipe nationale», a justifié Joachim Löw. Le sélectionneur de la Nationalmannschaft lui a préféré Julian Brandt (Bayer Leverkusen).
Alvaro Morata (ESP / Chelsea)
L’ancien attaquant du Real et de la Juventus a vécu une première saison mitigée à Chelsea. L’Espagnol a tout de même inscrit 15 buts et délivré 6 passes décisives en 48 apparitions avec les Blues. Mais depuis plusieurs semaines, Morata était clairement en perte de vitesse. Au point qu’Olivier Giroud lui a chipé sa place de titulaire. Dans le même temps, Rodrigo Moreno (Valence) et Diego Costa (Atlético de Madrid) se sont montrés réguliers et efficaces.
Mauro Icardi (ARG / Inter Milan)
Les chiffres plaidaient pour lui : 29 réalisations en 34 matches de Serie A avec l’Inter Milan. Icardi a terminé co-meilleur buteur du championnat italien, avec Ciro Immobile. Sportivement, l’attaquant nerrazzuro avait sa place dans la sélection argentine. Plus, peut-être, que Gonzalo Higuain et ses 13 buts avec la Juventus Turin. Selon les médias argentins, Icardi paierait sa mésentente avec Lionel Messi. Ce que Jorge Sampaoli a bien pris soin de ne pas confirmer. Le sélectionneur de l’Albiceleste est resté très vague dans ses explications.
Et aussi…
Bernd Leno (ALL/Leverkusen), Marcos Alonso (ESP/Chelsea), Marc Bartra (Betis Séville), Hector Bellerin (ESP/Arsenal), Fabinho (BRE/Monaco), Diego Perotti (ARG/AS Rome), Jack Wilshere (ANG/Arsenal).