Gorgui Sy Dieng : «Pas question de faire l’impasse sur l’Afrobasket»

En vacances au Sénégal, le meilleur joueur du dernier Championnat d’Afrique (Afrobasket 2015) évoque sa quête du titre continental qu’il place au-dessus de ses objectifs de carrière. Le basketteur international sénégalais des Wolves de Minnesota parle également de sa saison NBA et des projets pour son pays.

RFI : Gorgui Sy Dieng, quel bilan faites-vous de votre saison avec les Timberwolves de Minnesota qui ont fini 26e sur 30 équipes en saison régulière du Championnat nord-américain (NBA) ?

Gorgui Sy Dieng : Pour moi, cela a été une saison un peu difficile, d’autant que je suis revenu directement de l’Afrobasket pour attaquer le championnat. Au début, je ne jouais pas beaucoup de matches parce que je me reposais un peu. Mais au fil de la saison, j’ai pu m’imposer comme titulaire. Notre équipe a fait une saison correcte et si vous voyez bien, nous avons l’un des groupes les plus jeune parmi les équipes, avec une moyenne d’âge de 23 ans. Nous avons de très bons éléments qui peuvent réaliser une très bonne saison et viser la phase finale la saison prochaine.

A la fin de la prochaine saison, vous serez agent libre (free agent) ? Comment ça va se passer ?

Personnellement, je ne serais pas agent libre. Dans mon contrat, à la fin de la saison, je serai  « restricted free agent », c’est-à-dire que mon club actuel pourra toujours me conserver si je ne reçois pas une meilleure proposition, sur laquelle ils ne pourront pas s’aligner. En attendant, je suis un joueur sous contrat avec Minnesota même si un contrat reste un contrat. Il y a les trades [échanges de joueur, Ndlr], les accords et même les ruptures de contrat qui interviennent entre un joueur et son club.

Vous serez tout de même dans une situation importante qui pourrait vous permettre de signer chez une plus grosse équipe NBA, avec un plus gros salaire. Seriez-vous prêt à faire l’impasse sur l’Afrobasket 2017 au Congo-Brazzaville, pour vous consacrer à ça ?


(Catégorique) Il n’est pas question que je fasse l’impasse sur la Coupe d’Afrique [1]. C’est la seule chose qui me fait courir en sélection. Depuis 1997, le Sénégal ne l’a pas gagnée. En 2005, nous avons été en finale et cela a été un de mes pires souvenirs de basketteur et de supporter lorsque l’Angola nous a battus. Cela m’a fait mal et depuis ce jour, je me suis dit qu’il fallait que je joue en sélection nationale pour gagner la Coupe d’Afrique. L’équipe nationale est fondamentale pour moi. Tant que je n’aurais pas gagné la Coupe d’Afrique, je considèrerais que je n’ai pas atteint mon objectif en sélection.

Parlez-nous de vos projets au Sénégal ?

Cette année, j’ai initié un camp d’entraînement de basket à Kébémer, ma ville natale (à 155 km de Dakar). Pendant trois jours des enfants se sont entraînés avec des coaches qui ont beaucoup d’expérience et qui étaient venus la partager. Par ailleurs, pour moi, la première chose essentielle est la santé. Donc, j’essaye d’apporter ma contribution pour que les hôpitaux du Sénégal ne souffrent d’aucun problème matériel. J’ai commencé à Kébémer avec un appui au district sanitaire [Ndlr : il y a déjà investi plus de 375 000 euros] mais je vais continuer dans d’autres zones du pays.