Youssoupha Fall, un géant en couveuse

Mesuré à 2m23 à l’Eurocamp de Trevise, Youssoupha Fall (21 ans, Le Mans) n’attendait qu’une chose : montrer son talent aux scouts NBA après avoir essentiellement joué en championnat espoir cette année. Malheureusement, le natif de Dakar a été contraint de stopper net son camp suite à un problème de chaussures. Basket USA a rencontré le plus grand joueur du championnat de France pour évoquer sa progression et son avenir.

Quel est votre parcours ?

J’ai rejoint la SEED Academy (Sénégal) pendant un an et demi jusqu’en 2013 date à laquelle je suis arrivé au Mans. Là-bas, il y avait 24 joueurs et 4 coaches pour nous faire travailler. Cela ressemble à l’INSEP avec une alternance des cours et des entraînements. Les entraîneurs sont réputés au Sénégal mais pas encore au niveau international.

Quel bilan tirez-vous de cette saison ?

Je n’ai pas de regrets même si elle fut frustrante. Je m’attendais à davantage jouer avec l’équipe pro, à dominer. Je manquais peut-être d’expérience pour avoir un impact immédiat sur le terrain.

Le MSB a monté un projet en fondant de gros espoirs sur son trio de grands (Cornelie-Jeanne-Fall). Comment cela se traduit au quotidien à l’entraînement ?

Avec Petr et Jonathan, on se motive et on travaille dur. On a la taille mais on se doit de travailler dur au quotidien à tous les niveaux : physique, technique et mental. Dorénavant, je maitrise mon physique car je me suis renforcé. Techniquement, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre notamment au niveau des moves poste bas.

Vous nous parlez d’attaque alors que les grands de 2m20 sont plutôt là pour prendre des rebonds et gêner les pénétrations adverses…

Quand on est grand, on nous colle cette image du poste 5 qui doit défendre, prendre du rebond, mettre des contres mais je ne veux pas être cantonné à ça. Je peux apporter mes compétences en attaque également.

Physiquement, on sait que les joueurs très grands souffrent sur les exercices de vitesse et de déplacement, comment s’est passé cette saison ?

Au début j’avais du mal à terminer les séances d’entraînement. Physiquement les séances étaient très dures et j’avais du mal à défendre sur Mouphtaou Yarou. J’ai beaucoup appris cette saison. Je suis capable de résister au défi physique qu’il m’impose. En début de saison, cela n’était pas le cas.

Joakim Noah comme exemple à suivre

Et au niveau de l’arbitrage ?

Quand je suis arrivé en France, j’étais toujours à 5 fautes en espoirs. J’avais besoin d’une période d’apprentissage pour apprendre à faire moins de fautes et être un meilleur défenseur.

A ce titre, Joakim Noah (en visite à l’Eurocamp) est un exemple pour vous ?

C’est un bon exemple effectivement. Offensivement il a progressé et l’année où il a fini meilleur défenseur de la ligue, il figurait dans presque chaque catégorie de la feuille de stats. Initialement, ce n’était pas un grand attaquant mais pourtant il a démontré qu’il pouvait scorer.

Votre comparse du Mans Petr Cornelie a été très en vue durant cette Eurocamp. Vous le voyez drafté au premier tour ?

Il travaille beaucoup en dehors des entraînements avec le coach. Son travail paye et il mérite vraiment d’être drafté au 1er tour. J’espère pour lui qu’il le sera.

Pour finir, quel sera votre rôle la saison prochaine ?

Pour la saison prochaine on n’a pas encore discuté de mon rôle avec Erman Kunter (coach du Mans). J’ai besoin de jouer pour comprendre le jeu, de faire des erreurs et de progresser.