Scandale de l’IAAF: Lamine Diack débouté par la Cour d’Appel de Paris

La deuxième chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris vient de décider que Lamine Diack doit payer 500 000 euros (325 millions F Cfa) comme caution pour bénéficier de la liberté provisoire, dans l’affaire de dopage des athlètes russes. 

Il est interdit de sortie du territoire français. Les avocats de l’ancien président de l’IAAF (fédération internationale d’athlétisme) avaient demandé et obtenu, en première instance, la baisse de cette caution pour la fixer à 140 000 euros (91 millions F Cfa). Une somme qu’a déboursée Lamine Diack afin de rester sous contrôle judiciaire correctionnel. Mais l’avocate générale près la Cour, Mme Fusina, ne l’a pas entendu de cette oreille. Elle est, en effet, convaincue que le mis en examen a les moyens d’honorer le montant d’un demi-million d’Euros pour se soustraire à la prison. Retour donc à la case départ. D’autant que, les avocats de Lamine Diack n’ont pas encore réagi à la décision de la Cour d’Appel.

C’est le dernier épisode du scandale de corruption au sein de l’IAAF qui a éclaté en décembre 2014. Une enquête a prouvé l’implication de personnalités de l’IAAF (dont le président Lamine Diack, son fils alors agent marketing de l’organisation, et le trésorier russe) et de l’ARAF (fédération russe) dans une volonté commune de paralyser le système des sanctions des athlètes, contre rémunération, le temps que ceux-ci puissent participer à des compétitions prestigieuses et rémunératrices. Autres griefs, la dissimulation de résultats positifs aux tests, de sorte que le système de sanction/suspension ne soit pas engagé ; la communication à l’ARAF (Fédération russe d’athlétisme) d’infos confidentielles afin de permettre à des athlètes d’anticiper des tests anti-dopage hors compétition. Bref, un montage mêlant des flux d’argent et un probable système de corruption permettant de dissimuler des cas de dopage.

Singapour va collaborer avec la justice française

Dans cette affaire, la justice française a élargi le périmètre de ses investigations. Arrivant à l’analyse du processus des candidatures à l’organisation des jeux olympiques et leur attribution, elle est tombée sur… Massata Diack, fils de l’ancien président de l’IAAF. C’est du moins l’avis du journal anglais, « The Guardian », qui affirme que l’attribution des Jeux Olympiques à la ville de Tokyo aurait été altérée par le versement de pots-de-vin.

Les malversations mises à jour par la justice française auraient été effectuées au profit de la société « Black Tiding » dont l’un des dirigeants est Papa Massata Diack, qui fait l’objet de recherches de la part d’Interpol. Le célèbre agent marketing est actuellement à Dakar. Singapour, ville-État, a d’ores et déjà proposé son aide à la justice française, car « Black Tiding » y a été déclarée. L’affaire fait grand bruit. En raison de la réputation des personnes incriminées et des faits avérés de versements d’argent, selon  le « Hufftington Post », dans son édition d’hier.  Pour répondre à ces accusations, le président du comité olympique japonais, Tsunekazu Takeda, a affirmé que les sommes citées correspondent à des « rémunérations légitimes d’un consultant ».

Basée à Singapour, la société « Black Tidings » était censée délivrer, entre autres, des services de conseil en marketing. « Le doute persiste cependant quant à la sincérité du scrutin ayant permis à Tokyo de remporter l’organisation des JO 2020 », affirme le journal. Son attribution ayant fait l’objet d’un vote pourtant clair (60 voix contre 36), elle n’en reste pas moins entachée par ce nouveau scandale financier. En réponse à ces graves accusations, Pape Massata Diack avait réagi en dénonçant « un complot anglais » contre lui. C’est la deuxième fois que le nom de la société « Black Tiding » apparaît dans le dossier judiciaire du scandale de l’IAAF.

En effet, c’est à partir du compte bancaire de la société que l’athlète russe, Lililya Shobukhova, a été remboursée à hauteur de 300.000 euros. Elle avait payé pour échapper aux contrôles anti-dopage, mais après avoir été écartée, au dernier moment des JO de Londres, elle avait exigé et obtenu le retour de ses sous.