Premier League : Arsenal-Liverpool, les losers du mercato

Alors que leurs principaux concurrents en PL empilent les recrues de choix, Arsenal et Liverpool, qui s’affrontent ce dimanche, peinent à bien se renforcer. Pourquoi ce contraste ?

Sur le papier, Arsenal-Liverpool c’est l’affiche phare de la première levée du championnat d’Angleterre, qui démarre ce week-end. De par leur aura et leur palmarès, ces deux clubs demeurent parmi les plus importants du Royaume. Mais, le prestige ne rime pas forcément avec la compétitivité du moment et rien ne garantit que ces deux formations se retrouvent en haut du classement au printemps prochain. Les interrogations sont d’autant plus de rigueur que depuis quelques années, Gunners et Reds ont habitué leurs supporters à mal recruter, voire même à ne pas le faire du tout. Et, force est de reconnaitre que ce problème persiste malgré le supplément de moyens qui leur a été offert cet été.

L’argent ne fait pas leur bonheur

L’excuse des comptes dans le rouge et qui incitent à l’austérité est désormais caduque. Sur un plan purement économique, les clubs de Premier League ne se sont jamais aussi bien portés que cette année grâce à la nouvelle et lucrative répartition des droits TV. Et Arsenal etLiverpool ne font pas exception. Au contraire ; en leur qualité de gros bras de ce championnat, ils bénéficient, tout comme Chelsea et les deux Manchester, d’une marge de manœuvre presque illimitée. Avec, en sus, des budgets qui s’élèvent respectivement à 485 et 441 millions d’euros, ils jouissent d’une véritable latitude avec ce pouvoir de débourser à tout-va sans avoir peur de mettre en péril leur santé financière.

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Malgré ce confort que beaucoup de clubs européens envient, l’on continue à assister, en particulier à Arsenal, à une étonnante passivité. Certes, il y a eu l’arrivée de Granit Xhaka au début de l’été, contre 35M€ en provenance de M’Gladbach, mais c’est la seule qui a été bouclée durant cette intersaison. Le milieu helvète est même l’unique joueur à plus de 15M€ à avoir été enrôlé par le club depuis 2014. Jadis, on mettait en avant la politique d’Arsène Wenger, qui consiste à parier prioritairement sur les jeunes, pour expliquer cette inactivité sur le marché. Mais, à mesure que le club enchainait les saisons sans titre (neuf de suite entre 2014 et 2015), le projet prôné a perdu en crédibilité. Plutôt que d’être loué pour leur esprit formateur, les dirigeants en place ont été moqués pour leur côté radin.

Un pouvoir de séduction en baisse

Logiquement, les mentalités ont un peu évolué dans le nord de Londres ces derniers temps. En se payant des éléments comme Mesut Ozil ou Alexis Sanchez, le club a prouvé qu’il savait aussi se montrer ambitieux. Néanmoins, cet appétit reste limité et l’on peut aussi voir qu’il y a encore de nombreux secteurs qui ont besoin d’être renouvellés. Le problème du gardien a été réglé l’année dernière avec l’acquisition de Petr Cech, mais les Gunners manquent encore de défenseurs performants et surtout d’un très grand attaquant à associer à Olivier Giroud. Les décideurs du club ont mis du temps à le comprendre, et lorsqu’ils l’ont fait, ils ont constaté qu’il n’était pas aussi facile d’attirer un buteur de qualité. Pas convaincu par le projet qui lui a été présenté, Jamie Vardy, deuxième meilleur réalisateur du dernier exercice de la PL, a, par exemple, préféré dire non à Arsenal cet été.

Tout comme son concurrent du sud, Liverpool a aussi des difficultés à séduire des grands noms. Ces derniers mois, n’a-t-on pas entendu des noms comme ceux de Vidal, de Gotze, de Reus ou de Lacazette comme des possibles renforts des Reds sans qu’aucun ne débarque à Melwood ? La seule exception concerne l’entraineur, en l’occurrence Jurgen Klopp, arrivé sur les bords de la Mersey malgré les sollicitations des clubs plus conquérants. Le technicien allemand s’est depuis rendu à l’évidence ; sans la Ligue des Champions, il lui est difficile de bâtir un groupe de qualité. Et, d’un autre côté, il est aussi compliqué d’arracher ce fameux strapontin pour la C1 en n’ayant que très peu de joueurs de classe mondiale dans son effectif. Cela donne lieu à un véritable cercle vicieux, dont il est difficile de sortir.

Pour Liverpool, comme pour Arsenal, le constat est frustrant. Mais, il n’est pas totalement décourageant. Car un puissant de PL aura toujours les moyens d’assouvir ses prétentions sportives. Il faudrait simplement que ses patrons fassent preuve de malice et d’intelligence pour construire une équipe compétitive et capable de tous les exploits. S’ils sont à court d’inspiration, ils n’auront qu’à prendre exemple sur Leicester City.