L’Islande élimine l’Angleterre et rejoint la France en quarts

L’Islande a réussi un superbe exploit en éliminant l’Angleterre en 8es de finale de l’Euro ce lundi à l’Allianz Riviera (2-1). Les Islandais, menés dès la 5e minute après un penalty de Rooney, ont renversé les Three Lions. Ils retrouveront la France en quarts, dimanche au stade de France (19h00).

Le match : 1-2

Les Anglais partent à l’abordage d’entrée, bien décidés à ne pas laisser les Islandais s’arc-bouter sur leur cage. Walker déborde, Sturridge régale. Sur son ouverture du gauche, Sterling fausse compagnie à Saevarsson, le maillon faible de la défense scandinave, et il est fauché par Halldorsson. Le « padre » de l’équipe, Rooney transforme le penalty sans ciller (4e, 1-0). On se dit que le match va se transformer en une dégelée en bonne et due forme. Quelle erreur ! Nous voilà plongés dans l’une des rencontres les plus échevelées de ce tournoi. Les Islandais égalisent quelques instants plus tard sur leur spéciale (6e, 1-1, voir ci-dessous). La paire de défenseurs centraux Arnason – Sigurdsson transperce sereinement le marquage anglais, puis va se replacer pour écœurer tranquillement Kane, obligé de dézoner. Et comme l’intraitable duo Gylfi Sigurdsson-Gunnarsson patrouille devant cette surface islandaise devenue Valhalla inviolable, les Anglais en sont réduits à frapper de loin ou à balancer.

L’impensable se produit rapidement, à l’issue d’un mouvement huilé initié par Gylfi (les idées de génie) Sigurdsson, Sigthorsson trompe Joe Hart, l’homme qui a une main de velours dans un gant de velours (18e, 1-2). L’Angleterre va pousser pendant tout le reste de la rencontre, mais va vite se rendre compte qu’elle n’a pas les moyens de bousculer une formation héroïque. Rooney recule et déjoue, les fans anglais sont muets et abasourdis. Tous ont compris que les rentrées de Wilshere (fantomatique), Vardy ou Rashford ne changeront rien.

Le fait : Roy Hodgson botté en touche

Mais comment le sélectionneur anglais et sa troupe ont-ils pu tomber dans le panneau ? Les longues touches de Gunnarsson, qui balance le ballon comme Thor projette son marteau, sont LE classique de l’attaque islandaise. Lors du troisième match de groupe, face à l’Autriche, le premier but de Bodvarsson est inscrit suite à une touche du capitaine déviée par le défenseur central Arnasson. Bis repetita ce soir, à l’exception du jaillissement final, l’oeuvre de Ragnar Sigurdsson. Chaque touche islandaise dans le camp anglais a fait frissonner le public des Trois Lions, à l’image de ce tir de Skulason consécutif à une énième remise en jeu (33e).

Le joueur : Ragnar Sigurdsson, immense de bout en bout

Le joueur du FK Krasnodar, club cher à Charles Kaboré, a égalisé, avant de livrer une prestation majuscule. Alors que les Anglais font un début de période catastrophique, il est à deux doigts de les bannir de l’Euro sans passer par un référendum : son retourné suite à un corner et un cafouillage dans la surface est stoppé par Hart (55e). Il s’offre ensuite un rattrapage somptueux sur Jamie Vardy, lancé par Harry Kane, alors qu’on pense l’attaquant de Leicester déjà promis à un face-à-face avec Halldorsson (71e). Jamie who ? Harry who ? Ragnar, le protégé des Dieux, a passé une soirée de réjouissances en dansant sur le ventre de l’attaque anglaise.