Ligue des Champions – Juventus Turin : Parole à la défense

Bientôt championne d’Italie pour la sixième année de suite, la Juventus Turin possède une défense redoutable. De quoi mettre à l’épreuve la puissance offensive monégasque.

Les forces : Une défense solide et évolutive

Meilleure défense de la Serie A (20 buts encaissés en 32 sorties), les Turinois n’ont pris que deux buts depuis le début de la Ligue des champions : un contre Lyon en Italie et un à Séville en phase de groupes. En huitièmes et en quarts, Porto et surtout le Barça n’ont jamais pu trouver la faille. C’est seulement la troisième fois dans l’histoire qu’une équipe ne prend pas de but contre les Catalans en deux matches à élimination directe de Ligue des champions après MU en 2008 et le Bayern en 2013. Appuyés sur l’impressionnant trident Buffon-Bonucci-Chiellini, ils défendent très bien sous la pression, proche de leur but. Elle possède par ailleurs deux systèmes défensifs qui fonctionnent parfaitement : avec deux centraux et deux latéraux, ou bien avec trois centraux (Barzagli étant aligné) et deux pistons.

Mais la Juve n’est pas seulement une grande défense : avec ses cinq joueurs à vocation offensive dans le onze type, elle possède assez de talent pour frapper contre n’importe qui. C’est surtout la complémentarité de ses attaquants qui impressionne : le technique Dybala côtoie le puissant Higuain, le rapide Cuadrado et l’excellent joueur de tête Mandzukic. C’est la deuxième fois en trois ans que la Vieille Dame atteint le dernier carré de la C1. Elle avait perdu la finale 2015 après avoir éliminé Monaco, déjà, lors d’un quart de finale fermé durant lequel l’ASM n’avait jamais pu marquer (0-1, 0-0).

Les faiblesses : Un milieu qui peut être éteint

L’absence de Khedira, suspendu à l’aller, pourrait pénaliser la Juventus au milieu, où elle n’a plus le même impact physique qu’il y a deux ans, avec Vidal et Pogba. Face à l’excellence du duo Fabinho-Bakayoko, cela peut peser. Le positionnement haut et la percussion de Silva et Lemar sur les ailes pourraient empêcher les latéraux Alex Sandro et Dani Alves d’apporter le surnombre devant. Enfin, l’autre interrogation concerne Gonzalo Higuain, beaucoup plus efficace en Championnat que dans les matches à élimination directe de C 1, où il n’a marqué que deux fois en vingt-quatre rencontres.

Monaco peut aussi s’appuyer sur l’exemple de Lyon, qui a tenu tête à cette équipe à deux reprises il y a six mois (sept tirs cadrés partout, au total). D’abord, en s’inclinant cruellement 0-1 en France, Buffon ayant sorti un penalty de Lacazette et un match exceptionnel en général (9/10 dans nos colonnes). Puis en arrachant un nul 1-1 au Juventus Stadium, au prix de risques offensifs qui avaient fini par payer (4-4-2 offensif d’entrée puis passage au 4-3-3 pour étouffer l’adversaire). Si Monaco accepte de souffrir, d’être patient, il peut trouver la solution.