Joachim Löw reste à la tête de l’Allemagne malgré l’élimination de la Coupe du monde

Malgré l’élimination de l’Allemagne au premier tour, le sélectionneur a choisi de rester en poste. Mais la Mannschaft a toujours besoin de changement.

On peut donc se relever du plus gros fiasco de l’histoire de son pays en toute sérénité. Six jours après l’élimination de la Mannschaft au premier tour de la Coupe du monde, Joachim Löw et la Fédération allemande ont annoncé leur décision commune de ne toucher en rien à l’organigramme qui a mené les champions du monde en titre à la débâcle. Ce n’est pas vraiment une surprise, car les dirigeants avaient témoigné leur soutien au sélectionneur dans les heures qui avaient suivi la défaite face à la Corée du Sud (0-2, le 27 juin).

Mais il restait l’inconnue de la décision de Löw, et le sélectionneur avait fait planer un doute sur sa volonté de poursuivre l’aventure après douze ans de règne, malgré son contrat qui courait jusqu’en 2022. L’entraîneur a pris son temps. Il s’est ressourcé chez lui à Fribourg, a consulté son entourage, et il s’est finalement déclaré d’attaque pour repartir comme avant. « Je remercie la Fédération pour la confiance qu’elle fonde en moi et je sens, malgré les critiques justifiées envers notre élimination, beaucoup de soutien et de réconfort, a indiqué Löw dans un communiqué. Ma déception est toujours aussi grande, mais je vais maintenant me consacrer entièrement à la reconstruction. »

Décidé à ne pas partir en perdant

Löw a eu le choix de rester parce qu’il n’est pas n’importe qui. Il est le sélectionneur qui compte le plus de victoires dans l’histoire du football allemand (108), et au-delà, celui qui a remis la machine en marche pour longtemps, jusqu’à la conquête du titre au Brésil en 2014. Mais il a aussi eu tout le choix de rester parce que la Fédération n’a vu personne pour le remplacer et il est difficile de dire si le statu quo serait resté de mise avec un Jürgen Klopp en liberté sur le marché des entraîneurs.

Voilà en tout cas Löw décidé à ne pas partir en perdant, alors qu’on lui a si longtemps accolé l’image du succès et de la renaissance. Le 6 septembre, à Munich, il retrouvera la compétition avec un match face à la France lors de la première journée de la Ligue des nations. Les Allemands verront son éternelle coupe de cheveux mais ils espèrent bien que ce sera le seul rappel des derniers mois traversés par la Mannschaft. Le fiasco russe a démontré la nécessité de changement dans une équipe aux statuts figés et si le renouvellement ne vient pas du patron, il devra venir des joueurs.

De leur mentalité et même de leur identité, comme l’a demandé Lothar Matthäus dans sa chronique pour le quotidien Bild : « Nous sommes l’Allemagne, pas le Panama. À chaque poste, nous avons des alternatives. » Aucun joueur membre de l’expédition ratée de Vatutinki n’a annoncé son retrait de la sélection, mais Löw sera peut-être amené à faire des choix forts, voire à entériner la fin d’une ère. Les cas de Sami Khedira et Mesut Özil seront observés avec attention.