Italie : La Juve patronne, Lazio et Milan en embuscade

Le duo de tête reste inchangé. Mais derrière, pas mal de mouvement, entre l’AC Milan qui monte sur la boîte, la Lazio qui place ses pions et le Napoli qui se casse la figure. Tout en bas, Crotone est toujours dernier, mais a remporté son premier match.

L’équipe de la journée : l’Atalanta

Oubliez le tube de Diane Tell, Bergame n’est pas qu’une ville où la chanteuse veut faire construire une villa. Depuis ce week-end, c’est un club qui a remporté cinq de ses six derniers matchs de championnat, en n’encaissant que deux buts sur cette jolie série. Le Slovène Jasmin Kurtić s’est baladé face au Genoa en s’envoyant un doublé, pour une victoire finale 3-0.

Une jolie perf’ face à des Grifoni qui avaient giflé l’AC Milan mardi dernier sur le même score. Et lentement mais sûrement, l’Atalanta se retrouve sixième du classement, à un jet de pierre du podium. Une position finalement pas si inconfortable que ça derrière la meute de loups qui se tire la bourre depuis quelques semaines. En revanche, dans le mois qui arrive, Bergame va devoir se coltiner la Roma dans deux semaines, puis la Juve deux journées plus tard. Un petit parcours du combattant.

Le joueur de la journée : Gonzalo Higuaín

Qui d’autre ? Il fallait que le dénouement de Juventus-Naples arrive des pieds de Gonzalo Higuaín. À Naples, depuis son transfert cet été, on crame des maillots d’ « El Pipita » un peu partout en ville, on lui assure l’enfer pour son retour, des pizzerias promettent des promotions s’il se blesse… Bref, les habitants des flancs du Vésuve sont imaginatifs quand il s’agit de détester quelqu’un. « Je ne le saluerai pas » , déclarait De Laurentiis avant le match. « Je vais le gifler, il n’y aura pas d’amis sur le terrain » , renchérissait Mertens.

 

Incapable de marquer depuis quatre matchs, Higuaín a laissé ses coéquipiers répondre, ce que ces derniers ont fait sans sourciller. « Higuaín a gardé ses buts pour le match contre Naples » , provoquait Chiellini, quand Cuadrado se voulait prophète : « Ma prochaine passe décisive sera pour Higuaín. » Et à vingt minutes d’un match bloqué à 1-1, c’est forcément l’Argentin qui est venu fusiller Reina, et qui a offert la victoire à la Juve. Au moins, Higuaín a eu la bonne idée de ne pas célébrer son but. L’instinct de survie, sans doute.

 

L’analyse définitive : L’Italie était triste, puis s’est rattrapée

Un nouveau séisme a frappé la Botte dimanche, un vilain 6,5 sur l’échelle de Richter, seulement quelques jours après les secousses du 26 octobre. Pas de morts cette fois-ci, mais des dégâts parfois lourds, et même des bâtiments abîmés jusqu’à Rome. Du coup, sur les terrains, personne n’avait vraiment la tête au beau jeu. À la mi-temps des quatre matchs de 15h de dimanche, un seul but avait été marqué à Crotone. Sinon, un festival de 0-0 un peu triste, qui heureusement n’a pas duré à la reprise. Les jambes se sont dérouillées, les buts ont fini par arriver, et seuls Empoli et la Roma n’ont pas réussi à en mettre un au fond. Belle histoire de la journée, Crotone a remporté le premier match de son histoire en Serie A. Et le match du dimanche soir alors ? Un peu tristoune, lui aussi. Mais cette fois, l’excuse était toute trouvée, c’est parce que l’Inter était sur le terrain.

 

Vous avez raté Lazio-Sassuolo , et vous n’auriez pas dû

Pour admirer Senad Lulić ouvrir le score. Pour voir Ciro Immobile poursuivre son festival, en plantant son neuvième but en onze matchs. Pour regarder le french boy Grégoire Defrel filer un shot d’espoir à Sassuolo en marquant le but du 2-1. La Roma ne sort pas de la galère d’Empoli, la Lazio met dans sa sacoche un sixième match d’affilée sans défaite, colle au train des trois leaders. En bref, le Stadio Olimpico a eu la chance de ne pas subir de secousses liées au tremblement de terre – ce qui n’avait pas été le cas en début de semaine –, et a pu profiter d’une nouvelle belle performance des gars de Simone Inzaghi. Farceur, l’arbitre a même décidé de ne pas siffler une main dans la surface de Sassuolo, histoire d’être sûr que la Lazio mérite vraiment ses trois points.

Ils ont dit

Maurizio Sarri : « L’accolade avec Higuaín ? Quand ton fils t’énerves, tu continues à lui vouloir du bien. » Un papa poule.

Giacomo Bonaventura, à la caméra, après avoir marqué son but : « Forza Italia. » Le plus simple des messages de soutien pour les victimes du séisme, mais aussi le plus beau.

Cette banderole des supporters du match Atalanta-Genoa : « La vostra angoscia è anche la nostra. » Votre angoisse est la nôtre, un autre joli témoignage d’amour.

Joe Hart, à propos de sa boulette du dernier match face à l’Inter : « J’en prends la responsabilité, mais faire des erreurs est quelque chose qui arrive quand on est gardien. » Surtout quand on est anglais.

Massimo Oddo, coach de Pescara : « Les compliments, c’est bien. Mais si on ne gagne pas de matchs, ça veut dire qu’on fait les choses mal. » L’autoflagellation n’a jamais mené à rien, Massimo.

Et sinon

Sorti blessé lors du match face à Naples, Chiellini pourrait louper deux semaines de compétition. Et donc le match face à Lyon.

Dybala aussi est blessé, mais avait conservé assez d’énergie pour jouer les hooligans :

Diego Maradona fêtait ses cinquante-six ans, alors il a mis son plus beau peignoir pour livrer un message d’amour aux Napolitains. Avec en vrac, des cross over contre la Juve, et quelques cartouches contre Higuaín. Tanti auguri, vieux fou.

Mario Pašalić est entré à l’heure de jeu face à Pescara, et a envoyé un 100% de réussites en passe (dix-neuf au total), en cadrant le seul tir qu’il a tenté. Une jolie sortie.

La stat inutile

5 : Le nombre de clean sheets ramenés par Gianluigi Donnarummadepuis le début de la saison. Le total le plus élevé chez les gardiens des cinq grands championnats.