Football Leaks : Gianni Infantino a rendu service à Manchester City

Élu à la tête de la FIFA en 2016 avec comme argument numéro un, la fin de la corruption au sein de l’instance internationale, Gianni Infantino a été pris la main dans le pot de confiture. Ce vendredi soir, Mediapart a dévoilé de nouvelles informations liées aux Football Leaks. D’après le média d’enquête, celui qui était à l’époque le secrétaire général de l’UEFA a négocié directement avec le club de Manchester City un accord à l’amiable, alors que celui-ci avait largement dépassé les règles en vigueur du fameux fair-play financier. Les Citizens auraient dû être exclus de la Ligue des Champions.

Dans le dos même de l’UEFA, le dirigeant suisse voulait alors directement négocier avec les dirigeants du club anglais ainsi que le président émirati pour « négocier un accord qui est plus qu’un avertissement et peut apparaître comme dissuasif, mais qui n’affecte pas fondamentalement le business de Manchester City », d’après les propos du directeur exécutif de City, Ferran Soriano que Mediapart a réussi à se procurer. À cette époque, l’UEFA reproche aux Citizens des pertes de 233 M€ sur la période allant de 2011 à 2013 alors que la limite est de 45 M€ par saison, mais aussi d’avoir caché 35 M€ de dépenses grâce à des entreprises dissimulées et surévalué des contrats de sponsoring. Alors que le président de Manchester City, Al Moubarak, refuse les sanctions, Infantino entre en jeu en 2014 et propose une amende négociée de 20 M€ au lieu des 60 M€ demandés par l’UEFA, sans prévenir la chambre d’instruction de l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC), l’organe d’enquête interne qui est normalement indépendant de l’UEFA. Enfin, Infantino aurait même aidé Moubarak et Soriano à préparer leur audition devant cette chambre d’enquête.