Euro 2016 : Passe de trois ou nouveau roi ?

Si l’Allemagne règne sur la planète football depuis son sacre à la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™, elle n’est en revanche pas maîtresse sur ses propres terres. Depuis 2008, c’est en effet l’Espagne qui fait la loi en Europe, suite à ses deux victoires aux UEFA EUROS 2008 et 2012.

A l’occasion de l’UEFA EURO 2016, la Roja espère faire la passe de trois – un exploit jamais réalisé, comme l’était d’ailleurs le doublé – et coiffer ainsi sa quatrième couronne continentale, pour ainsi distancer… l’Allemagne, l’autre nation triplement titrée. L’occasion aussi pour les Espagnols d’accompagner les Allemands lors de la Coupe des Confédérations de la FIFA, Russie 2017, puisque ceux-ci sont déjà qualifiés en tant que champions du monde. A quelques heures du coup d’envoi du tournoi européen accueilli par la France, FIFA.com analyse les forces en présence.

Pays hôte, la France pourrait aussi rejoindre le cercle fermé des triples vainqueurs, après ses succès en 1984 et 2000. Pour la passe de trois, les Bleus peuvent se fier aux  statistiques : les deux derniers tournois qu’ils ont organisés – la Coupe du Monde 1998 et l’EURO 1984 -, ils les ont remportés ! Pour le troisième, il faudra d’abord sortir d’un Groupe A comprenant la Roumanie, l’Albanie et la Suisse. « Le favori ? Je pense que c’est un peu toutes les grosses nations. Mais les gens vont dire la France car on joue à la maison et parce qu’on a l’équipe pour gagner », admet l’attaquant Antoine Griezmann.

Jeunesse anglaise, incertitude italienne
Dans ces « grosses nations », outre le champion du monde allemand et le champion d’Europe espagnol, on peut inclure la Belgique, qui a occupé plusieurs mois la première place du Classement Mondial FIFA/Coca-Cola avant de descendre d’un rang, ainsi que l’Angleterre, dont l’attaque peut faire trembler ses adversaires du Groupe B – Russie, Pays de Galles, Slovaquie – avec les jeunes Harry Kane et Marcus Rashford et la révélation Jamie Vardy, encadrés par l’expérimenté Wayne Rooney. « On est détendus et on pense être en bonne forme. On n’a pas beaucoup d’expérience mais on a beaucoup de confiance, de l’énergie et de l’enthousiasme avec tous nos jeunes joueurs », confirme leur sélectionneur Roy Hodgson.

L’Italie espère également assumer son statut de traditionnelle puissance, mais pourrait être affectée par l’hécatombe de son milieu de terrain – Marco Verratti, Claudio Marchisio et Ricardo Montolivo sont forfaits – et le départ annoncé du sélectionneur Antonio Conte. La Squadra Azzurra devra en outre se sortir d’un groupe regroupant la Belgique, laRépublique d’Irlande et la Suède. Le Portugal, lui, a été plus heureux au tirage au sort, puisqu’il affrontera au premier tour l’Islande, néophyte, l’Autriche et la Hongrie, trois sélections qui auraient déjà réussi leur tournoi en passant le premier tour.

Mais vous prendrez un gros risque si vous pariez toutes vos économies sur les favoris habituels… Le Danemark en 1992 ou la Grèce en 2004 sont là pour rappeler que tout peut arriver dans le tournoi européen. La Croatie, la Turquie, la République tchèque, laSlovaquie, la Russie ou l’Ukraine ne sont que quelques exemples d’outsiders potentiels. Quant à la Suède, la Pologne, ou le Pays de Galles, le fait de compter dans leurs rangs des attaquants du calibre de Zlatan Ibrahimovic, Robert Lewandowski et Gareth Bale respectivement, les classe dans la catégorie des équipes pouvant battre n’importe quel adversaire. « Notre but sera de gagner tous nos matches, et si on le fait, on gagnera l’Euro », lâche d’ailleurs le Gallois, comme une évidence…

Records en vue
Sur le plan individuel, plusieurs paliers historiques pourraient être franchis. S’ils disputent ne serait-ce que les trois matches du premier tour, le Portugais Cristiano Ronaldo et l’Espagnol Iker Casillas deviendraient ainsi les joueurs à compter le plus de matches dans le tournoi, en dépassant les 16 apparitions de Lilian Thuram et Edwin van der Sar. L’attaquant portugais pourrait également devenir le meilleur buteur de l’histoire du tournoi s’il trouvait plus de trois fois le chemin des filets. Avec déjà six réalisations, il dépasserait Michel Platini et ses neuf buts. Une performance également à la portée deZlatan Ibrahimovic, lui aussi buteur à six reprises jusqu’ici. Il sera en tout cas aux difficiles pour les deux attaquants – et tous les joueurs engagés dans l’édition 2016 – de faire aussi bien que l’ancien capitaine des Bleus : Platini avait marqué ses neuf buts en une seule édition, en l’occurrence en 1984 !

Vainqueur cette année-là de son premier tournoi continental, la France n’avait alors pas connu le bonheur de découvrir la Coupe des Confédérations de la FIFA l’année suivante, puisque celle-ci n’a vu le jour qu’en 1992. Plus de 20 ans après, le vainqueur de l’UEFA EURO 2016 a désormais une motivation supplémentaire pour coiffer la couronne continentale : représenter une confédération extrêmement compétitive sur la scène mondiale à l’occasion de Russie 2017.