CAN 2017 : El-Hadary a encore une légende à écrire

« Je suis heureux car c’est le résultat d’un effort collectif, mais notre qualification pour la Coupe d’Afrique est normale », assène Essam El-Hadary au sujet de la qualification pour la CAN 2017 de l’Egypte, qui avait manqué les trois dernières éditions. Le gardien tempère l’enthousiasme ambiant et pointe constat de simple retour à la normale. « La grande joie qui a gagné l’Égypte toute entière est justifiée mais, pour moi, il n’y a rien d’extraordinaire à cela. L’Égypte a une longue histoire dans cette compétition avec nos sept victoires. » puisque nous avons remporté sept titres, dont trois d’affilée, ce que personne n’a jamais réalisé. »

Première du Groupe G des qualifications, l’Égypte a obtenu son sésame pour Gabon 2017 une journée avant la fin de la compétition préliminaire en battant la Tanzanie 2:0. Pour son retour en sélection après une absence de près de deux ans, El-Hadary assumait le capitanat de l’équipe. Dans son rôle de dernier rempart, il a annihilé de nombreuses occasions, au point de rentrer dans la tête de la star tanzanienne Samatta, qui a envoyé un pénalty au-dessus de sa barre transversale.

Encore un gros objectif à atteindre
« C’était un match particulier. Lorsque le sélectionneur Héctor Cuper a annoncé ma titularisation, je me suis dit que le moment que j’attendais tant était enfin arrivé. Je me suis toujours entraîné sérieusement mais, avec mon retour dans les cages, j’ai pris conscience de la responsabilité qui était sur mes épaules. J’étais prêt à tout pour que nous nous qualifions », assure-t-il.

La sélection d’El-Hadary de constitue pas un événement banal. La star locale a porté lesPharaons pendant deux décennies a obtenu le respect de tous en dehors des terrains. « En tant que capitaine, je pense que ma mission va au-delà du jeu. Je veux les remercier et je leur dire que l’avenir va nous réserver de bonnes choses si nous gardons le même état d’esprit », a-t-il lancé .

El-Hadary a beau avoir décroché pas moins de 37 trophées en clubs et en sélection, il rêve toujours, à 43 ans, de participer à la Coupe du Monde de la FIFA™ : « Je suis fier de ma longue carrière mais une participation à la Coupe du Monde représente quelque chose d’exceptionnel dans la vie d’un joueur. Mon ambition n’a pas de limites et je suis toujours déterminé à atteindre cet objectif. »

Face à la Tanzanie, El-Hadary est devenu le deuxième joueur africain le plus âgé à participer à une rencontre internationale. Dans quelques mois, il pourrait devenir le doyen. En cas de qualification pour Russie 2018, El-Hadary deviendra, s’il est retenu, le joueur le plus âgé de l’Histoire de la Coupe du Monde puisqu’il aura 45 ans et cinq mois à l’époque de la compétition. Mais n’allez pas croire que cette perspective statistique trouble le sommeil du portier des Pharaons. « Pour moi, l’âge n’est qu’un chiffre. J’ai une règle que je suis depuis longtemps : se concentrer sur l’entraînement à fond. Je suis un joueur professionnel et, tant que je serai capable d’apporter quelque chose, je ferai tout pour rester au top ».

Chaque fois que je les empêchais de marquer, je voyais des signes de stupeur sur leurs visages.

Essame El-Hadary, gardien de l’Egypte, au sujet du duel contre l’Italie à la Coupe des Confédérations 2009

Le 18 juin prochain sera un jour cher à El-Hadary et à tous les Égyptiens puisqu’il marquera le septième anniversaire de la victoire (1:0) du gardien et de ses partenaires face à l’Italie, alors championne du monde. À l’Ellis Park Stadium de Johannesburg, les deux équipes s’étaient rencontrées lors de la deuxième journée de la Coupe des Confédérations 2009. L’Égypte avait perdu son premier match (3:4) face au Brésil, tandis que l’Italie avait battu les États-Unis (3:1). « Comment oublier une telle rencontre ? Elle restera gravée dans notre Histoire. Nous étions plus déterminés que jamais à faire un match héroïque contre l’Italie, pour montrer le vrai visage du football égyptien. La victoire face au champion du monde a un goût unique. J’ai conservé ma tenue et mes gants en souvenir de cette rencontre ».

Ce jour-là, El-Hadary et ses partenaires ont fait face à 19 offensives des Azzurri et sept tirs cadrés, tous neutralisés par le dernier rempart égyptien : « Je me rappelle chaque intervention. J’étais confronté à deux grands attaquants et je n’ai pas oublié qui était dans les buts opposés (Buffon). Chaque fois que je les empêchais de marquer, je voyais des signes de stupeur sur leurs visages. Je n’oublierai pas non plus les chants des supporters égyptiens, arabes et sud-africains. »

El-Hadary alimente sa légende jour après jour en restant l’un des cadres de Wadi Degla, avec lequel il espère bien atteindre la Coupe de la CAF cette saison et être un des prétendants au titre de champion d’Égypte la saison prochaine. Peut-être pas le dernier d’une longue série…