«Une belle fête» pour la CAN 2017 au Gabon

Pablo Moussodji Ngoma, président de la commission communication du comité d’organisation de la CAN 2017 au Gabon, revient sur les principaux sujets de préoccupation autour de cette compétition.

En dépit des événements qui ont suivi la réélection d’Ali Bongo, contestée par Jean Ping, son opposant (fin août 2017, elle a entraîné des troubles graves), il n’y a jamais eu de doute dans l’esprit des dirigeants de la CAF : la CAN (14 janvier-5 février) allait bien se tenir au Gabon. La seule échéance, à leurs yeux, restait la tenue du tirage au sort qui s’est déroulé sans soucis à Libreville, le 19 octobre dernier. Pablo Moussodji Ngoma, président de la commission communication du comité d’organisation de la CAN, nous répond sur les principaux sujets de préoccupation.

Une CAN délocalisée ?

«Il n’en a jamais été question. Le président Issa (Hayatou) l’a toujours affirmé. C’est une fête qui dépasse le clivage politique. Le football doit au contraire réunir les gens. Les événements n’ont d’ailleurs pas duré longtemps au pays. Sinon, ça aurait inquiété la CAF. La vie a repris son cours normalement et il y a un contraste entre ce qui se lit sur la toile et la réalité du pays. Récemment, il y a eu le marathon de Libreville et ça s’est super bien passé avec 13000 participants. Le pays est indivisible. Il veut une fête autour de l’équipe nationale. Si elle allait loin, ça pourrait même être un facteur de réconciliation. On n’oublie pas les émotions que nous avait procurées la CAN 2012. On a le meilleur joueur africain (Aubameyang) et les gens nourrissent beaucoup d’attente.»

Des opposants appellent au boycott

«C’est incroyable. Deux personnes se lèvent, écrivent à la CAF et c’est repris par tous les médias. Mais ils représentent qui ? Il y a une pétition derrière, des gens qui les suivent ? C’est un non-événement. C’est dommage même que ça ait un tel écho, ça donne à cette lettre une forme de légitimité qu’elle n’a pas.»

Les infrastructures

«Le stade d’Oyem est livré jeudi, celui de Port Gentil vendredi (les deux autres sont déjà prêts). Ce sont deux stades de 20000 places construits par le plus grand groupe chinois de BTP. Après les événements, il y avait eu une pause et ils ont dû reprendre le boulot quasiment jour et nuit. Ce sont aussi pour nous des espaces de vie. Le stade de l’Amitié (à Libreville qui accueillera le match d’ouverture et la finale) sert ainsi beaucoup pour les mariages. Les pelouses ? C’est un sujet délicat mais on y travaille. C’est une société française qui s’occupe de mettre en place les drainages car c’était le principal souci. Il pleut beaucoup chez nous et l’évacuation ne se faisait pas bien. Il y a un gros boulot sur les pelouses ces derniers temps pour que tout soit prêt.»

Les problèmes sociaux au pays

«D’accord, il y a des problèmes sociaux liés à des raisons économiques et c’est pour ça qu’on fera quelque chose de plus simple qu’en 2012. On veut surtout en faire un événement festif, proche des gens où ils prendront du plaisir. Nous recherchions d’ailleurs 2000 volontaires et plus de 8000 se sont manifestés. On a été victimes de notre succès, preuve de l’impact que la CAN suscite chez le Gabonais moyen au-delà des différences politiques. Nous avons même adapté notre politique sur la billetterie puisque le billet le moins cher sera à 500 FCFA (1, 5 euro). Il faut que les stades soient pleins. Les communautés (sous-entendu : étrangères) sont fortes au Gabon et là aussi, ça dépasse le débat politique. On a beaucoup d’équipes d’Afrique de l’Ouest qualifiées et chez nous, ces pays sont bien représentés comme le Cameroun ou la RDC, évidemment. Ça va être une belle fête.»