Amical : La France rejointe in extremis en Allemagne

Les Bleus ont été rejoints dans le temps additionnel mardi soir en Allemagne (2-2), alors qu’ils menaient grâce à un doublé d’Alexandre Lacazette après une prestation intéressante.

Le match : 2-2

Les Bleus pensaient marquer les esprits. Ils tenaient leur victoire de prestige en Allemagne, ce mardi à Cologne. Mais sur la dernière action du match, ils ont craqué, concédant finalement un résultat nul (2-2) certes flatteur mais décevant au regard de la physionomie de la rencontre. Est-ce un mal pour un bien ? Malgré cette belle performance, l’équipe de France, très jeune et privée de nombreux cadres, a montré qu’il lui restait encore des progrès à faire pour mériter de figurer parmi les favorites à la Coupe du monde. Mais l’Allemagne, qui se présentait sans certains de ses cadres, semble aussi avoir du travail.

Face à un adversaire au visage aussi largement renouvelé, les joueurs de Didier Deschamps n’ont donc fait aucun complexe. À l’inverse de la demi-finale de l’Euro, ils n’ont pas subi d’entrée. Les vice-champions d’Europe ont aussi fait preuve d’une sérénité parfois étonnante et d’une certaine intelligence dans leurs mouvements. À deux reprises, Kevin Trapp, titulaire pour la deuxième fois en sélection malgré son temps de jeu nul au PSG cette saison, s’est employé pour éviter l’ouverture du score, devant Lacazette (19e) et Mbappé (32e). Très rapides en contre, les Français ont fini par trouver l’ouverture au cœur de la surface allemande, à l’issue d’une séquence de passes de toute beauté conclue par Lacazette (33e). Refroidis par la tournure des évènements plus encore que par la fraîche température (8°C), les supporters de la Mannschaft n’ont même pas sifflé.

Les 2217 fans français qui avaient fait le déplacement (nouveau record) ont en revanche donné de la voix, même sous la pluie glacée en seconde période et malgré un scénario qui s’est inversé. Dès la reprise, les Allemands ont en effet mis plus d’intensité, à l’image des deux stratèges Draxler et Özil. Après une première alerte sans conséquence, par Rüdiger (53e), les Bleus ont cédé (56e), Werner remportant son duel face à Mandanda.

Si, avant la mi-temps, les duels tournaient en faveur des Bleus, ce ne fut plus le cas en deuxième période. Jusqu’à ce que le sort semble choisir son camp : d’abord malchanceuse sur un coup franc de Kroos (70e), l’Allemagne s’est ensuite inclinée une deuxième fois, à nouveau sur un but de Lacazette, lancé plein axe par Mbappé (71e). En ratant sa frappe sur la balle du 3-1 (89e), Martial, jusque-là irréprochable, a manqué l’occasion de plier l’affaire. Quatre minutes plus tard, dans le temps additionnel (90e+3), Lars Stindl égalisait de près, évitant une défaite fâcheuse à l’Allemagne.

Le fait : Kroos trouve la transversale

Juste avant le deuxième but de Lacazette, l’Allemagne aurait pu prendre l’avantage, mais le coup franc de Toni Kroos, aux vingt mètres, a été repoussé par la transversale (70e), Steve Mandanda semblant battu. Sur l’action suivante, les Bleus repassaient devant et croyaient pouvoir l’emporter. Mais ils ont été rejoints in extremis.

3 : À quelques secondes près, l’équipe de France aurait enchaîné une quatrième victoire en Allemagne, après celles de 1996, 2003 et 2012, toutes en amical. Cette série s’arrête finalement à trois. Mais la Mannschaft n’a quand même plus battu les Bleus à domicile depuis 1987.

Le joueur : Lacazette enfin convaincant

Titulaire pour la deuxième fois seulement en sélection, en l’absence de Giroud, Alexandre Lacazette n’a cette fois pas manqué l’occasion de prouver à Didier Deschamps qu’il pouvait être utile et décisif. Après avoir vu sa première frappe repoussée par Trapp (19e), l’attaquant d’Arsenal a persévéré et été récompensé par un doublé (ses deuxième et troisième buts en Bleu), même si, sur le premier but, c’est surtout Martial qui a fait le travail. Mais son deuxième ne doit rien à personne. En proposant constamment des solutions, en décrochant parfois et en permutant avec Mbappé, l’ancien Lyonnais a enfin montré toutes ses qualités.