Abdoulaye Diallo, Khadim Ndiaye et Pape Seydou Ndiaye : Doublures ou dualités ?

Presque tous les spécialistes vous le diront : le poste de gardien de but est trop important voire névralgique pour qu’on y instaure une sorte de dualité. Pour eux, il faut toujours un n°1 et une ou deux doublures pour éviter tout stress au titulaire. Mais, tous ne sont pas du même avis.

Khadim Ndiaye, titulaire dans la cage des « Lions », dimanche dernier en amical à Libreville, face à la Libye lors du premier match de préparation à la CAN 2017. Et qui, en début de deuxième mi-temps, a même hérité du brassard lorsque le capitaine du jour, Kara Mbodji, a été rappelé sur le banc, alors que quelqu’un comme Moussa Sow aurait bien pu prétendre à cet honneur. Tout cela pour dire quoi ? Simplement que l’ancien portier de la Linguère de Saint-Louis fait partie des « cadres » de cette équipe du Sénégal. Il est vrai que les hommes de coach Cissé avaient évolué sans leurs « Anglais » ménagés après une fin d’année menée tambours battants avec leur club.

L’actuel gardien de but du Horoya Club de Guinée avait d’ailleurs été le choix n°1 lors de la Can 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale. Son ancien mentor à la Linguère, alors sélectionneur national, Amara Traoré, l’avait retenu parmi les 3 pressentis dans les cages sénégalaises. Absent de la précédente édition en 2015 en Guinée équatoriale, Khadim Ndiaye revient donc au premier plan. Au premier plan ? Pas sûr tout de même puisqu’il devrait être la doublure d’Abdoulaye Diallo. Depuis qu’il est arrivé à la tête de la Tanière, en effet, le coach Aliou Cissé a fait du portier de Rizespor (Turquie) son gardien n°1. Sans qu’on n’ait quoique ce soit à reprocher à ce dernier. Lors des éliminatoires à cette Can, il a toujours sorti son épingle du jeu ; même si, au vu de la faible qualité de l’opposition, il faut attendre de le voir à l’œuvre face à des adversaires plus huppés pour se faire une réelle idée de ce qu’il vaut.

Khadim Ndiaye aussi, notamment à Bujumbura, lors de l’avant-dernière journée, face au Burundi. En réalité, l’ex-portier de la Linguère n’a pratiquement jamais déçu en sélection nationale. Ce qui aurait pu en faire le n°1 ou un autre n°1, comme il est arrivé à certains techniciens d’en décider ainsi. C’est-à-dire de décider de ne pas décider. De faire jouer la concurrence à fond, même si pour d’autres entraîneurs, c’est le meilleur moyen de pourrir la cage d’une équipe. Ainsi, par exemple, pour la Can 1990 en Algérie, Claude Le Roy avait choisi de laisser son deuxième gardien de but … Ousmane Sy à Dakar pour se déplacer avec Cheikh Seck alors titulaire et Madické Mbaye 3ème gardien.

Quid alors de Pape Seydou Ndiaye, le portier de Niary Tally, retenu sur la liste de coach Cissé comme remplaçant du remplaçant ? Tout simplement que, à l’image de Kalidou Cissokho à la Can 2002 au Mali, il risque de ne jamais descendre sur les pelouses gabonaises. Pourtant, le seul joueur de la liste des 22 Sénégalais issu du championnat local n’est pas manchot, non plus. Et aurait bien pu prétendre à une place de titulaire … s’il n’était pas local. Egalement un peu à l’instar d’Ismaïla Sarr, déjà très performant avec Génération Foot et l’équipe nationale des – 23 ans ; mais qui avait dû attendre de devenir pro au Fc Metz pour être appelé chez les A. Pape Seydou Ndiaye, capitaine de l’équipe nationale U23 médaillée d’or aux Jeux africains de 2015 à Brazzaville, avait démontré à cette occasion comme journée après journée en L1 avec son club, qu’il avait le niveau pour évoluer dans n’importe quelle cage.

Mais le choix revient au coach et à son préparateur des gardiens de but, Tony Sylva qui connaît bien la chanson pour l’avoir merveilleusement entonnée sur tous les terrains d’Afrique et même sur la scène mondiale. Et ils ont décidé de la hiérarchie. Apparemment, la hiérarchisation dans la cage des « Lions » n’est pas prête de bouger. Au moins aussi longtemps que le titulaire au poste, Abdoulaye Diallo n’aura pas épuisé son immense crédit auprès des techniciens de la Tanière.